A- Tasses de jade et porcelaine ***
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A- Tasses de jade et porcelaine ***
Bashō - le printemps - l’afrique - une tasse en porcelaine - jade
Un entretien avec Bashō [1644-1694] par la grande* journaliste sprite du Tamuse News**
Ils a été décidé de se rencontrer en Afrique, au Mali plus exactement, en terrain neutre. Bashō a décidé de finir son voyage à dos d’âne jusqu’à Tombouctou, pour changer un peu de ses longues ballades à pied par la sente du Nord, sprite a préféré un tapis volant. L’interview se tient devant la grande mosquée de Sankoré.
-Honorable et vénéré Maitre, contente d’enfin vous rencontrer. On raconte tellement de choses sur vous, et tellement ont l’air de vous connaitre quand non seulement il ne parle même pas le Japonais, mais ne connaisse aucune autre langue que leur maternelle, que je me demande souvent ce qui s’est perdu au fil du temps à travers les traductions. Cette célèbre grenouille pour commencer, était-elle seule, où était-elle plurielle ?
- Très chère, toute chose même unique fait partie d’un groupe quel qu’il soit. Rares sont les grenouilles vivant seules, quand elles plongent, c’est toujours une série de ploc, ploc, ploc, ploc même dans de nouveaux bassins. Alors je vous laisse décider.
-Oh vous savez, vous pouvez me tutoyer. Ici, au milieu de la poussière et du sable, il fait bon se dévêtir de nos titres. Ici, tout redevient plus simple. Alors avec votre permission, je mettrai dorénavant cette reinette au pluriel.
-Au moins dans la langue Japonaise nous n’avons jamais eu, enfin pas encore, de pronoms et on s’en passe très bien. Mais qu’est-ce qui t’a intéressée à notre poésie, qui je le sais est de plus en plus à la mode dans ce que vous appelez l’occident, or tu as tenu à ce que la rencontre se fasse sur un tout autre continent, celui où l’oralité se pratique beaucoup plus que l’écriture ?
-Et bien, c’est parce que je voulais écrire sur les gens de ce continent qui sont entrés dans ma vie d’une manière totalement imprévisible et que souvent j’utilise l’écriture pour clarifier mes pensées et comprendre ce que je vis.
-Je crois bien que je partage aussi cette manière de voir. Ainsi au long de mes voyages, quand je sortais mon écritoire et mes pinceaux, à la lueur des torches chez mes hôtes de passage, je me laissais porter par la calligraphie d’un mot particulièrement difficile à dessiner qui en amenait un autre, en harmonie avec les différents sons qu’ils faisaient naitre dans ma tête selon si j’écrivais avec les signes chinois ou les signes japonais.
- (rire) Ça, c’est quelque chose que je ne suis jamais arrivée à me représenter. J’ai seulement compris que quand beaucoup insistent sur la simplicité de la langue dans le haïku, on perd tellement des sens multiples de votre langue, qu’on passe forcément à côté de quelque chose. Mais vous dites ‘haïku’ mais en avez-vous seulement écrit au moins un ? N’est-ce pas Shiki plutôt qui depuis son lit de tuberculeux à utilisé ce mot pour la première fois.
-C’est exact. J’écrivais des Hokku surtout, le premier vers de nos poésies liées qui se pratiquaient bien avant moi. D’ailleurs, votre littérature moyenâgeuse pratiquait aussi ces joutes avec trouvères et troubadours, de belles choses se sont produites et puis perdues autour des grands feux dans les hautes cheminées de vos châteaux de pierre.
-Vous avez l’air d’en connaître un rayon sur nos us et coutumes alors que vous viviez dans un pays fermé et interdits aux étrangers.
-Certes mais maintenant je suis libre et j’ai accès à tant de choses dans les chroniques akashiques. Facile de comparer ce que nous vivions avec vos Rousseau, Corneille et Voltaire par exemple. C’étais particulièrement des temps troublés partout, mais plus encore chez nous. Je me souviens encore très bien de la persécution des derniers Jésuites portugais à fouler nos îles.
-Mazette ! c’est vrai que les vieux voyageaient déjà loin en bateau, à pied, à cheval où à dos d’âne. J’oublie ces chameaux et éléphants à qui on faisait traverser le désert du Gobi. Mais venons en à ce qui m’intéresse, ces vers liés, vous pouvez me raconter votre rôle ?
-Et toi, qu’est-ce que tu en sais ? qu’y as-tu compris ? je t’en dirai plus après.
-J’ai cru comprendre que fils de Samouraï de bas rang, vous n’avez pas voulu vous adonner à la guerre et qu’ayant été précepteur d’un fils de noble qui vous a initié au Renga, vous en avez fait votre Graal. Qu’adroitement vous avez démystifié la langue bien trop précieuse de votre noblesse, les Shôgun et que vous avez donnez au peuple accès aux compositions en épurant la grossièreté qui caractérisait leurs formes de poésies dans les auberges où s’échangeaient les chevaux.
- (Bashō se caresse la barbichette avec un regard lointain). On peut le concevoir ainsi. C’est que je n’avais pas le choix. J’étais simplement épris du langage et il me fallait vivre, je ne pouvais donc pas ignorer les seigneurs.
- J’ai quand même une question, grand maître, pourquoi n’y a-t-il pas eu plus de poètes femmes dans vos anthologies ? Ok, j’admet que c’est un peu pareil d’où je viens, mais quand même…
- (rire léger) Certes. J’en conviens. A vrai dire, je ne recherchais pas trop la compagnie féminine.
-Donc ce qu’on raconte sur vous et ce coquin de Kikaku est véritable ?
-Je préfère laisser du flou… à vous d’imaginer. Et si vous me racontiez pourquoi alors que le haïku est beaucoup plus à la mode depuis la coupe du monde au Japon, pourquoi toi, tu t’es intéressée plus au Renku.
-C’est simple. L’esprit de collaboration qui peut en découler, selon les aptitudes des enseignants et des meneurs. Nous sommes devenus tellement compétitifs dans notre éducation et dans nos vies que nous avons grand besoin d’outils pour réapprendre à travailler en équipe. Il y a pleins d’autres raisons en plus… apprendre la concision, apprendre à rebondir….
La conversation continua très tard dans la nuit. Nous avions participé aux prières de la mosquée et un grand privilège nous avait été accordé de voir les manuscrits sauvegardés récemment des pillards pendant les grandes émeutes. Bashō s’était extasié sur la beauté des calligraphies musulmanes et au son de la kora près des braises d’un feu que notre hôte avait allumé en notre honneur on continua notre entretien à travers le temps et l’espace par les voies astrales, l’imagination et le rêve. Nous étions d’éternels optimistes.
*(quelques centimètres de plus que la moyenne)
**originairement Tamise mais de plus en plus humoristique depuis que la réalité n’est plus crédible, et qu’au peuple il faille du pain et des jeux.
*** les tasses de jade et porcelaine sont dans les descriptions visuelles du script mais n’étaient pas nécessaires à la narration.
Un entretien avec Bashō [1644-1694] par la grande* journaliste sprite du Tamuse News**
Ils a été décidé de se rencontrer en Afrique, au Mali plus exactement, en terrain neutre. Bashō a décidé de finir son voyage à dos d’âne jusqu’à Tombouctou, pour changer un peu de ses longues ballades à pied par la sente du Nord, sprite a préféré un tapis volant. L’interview se tient devant la grande mosquée de Sankoré.
-Honorable et vénéré Maitre, contente d’enfin vous rencontrer. On raconte tellement de choses sur vous, et tellement ont l’air de vous connaitre quand non seulement il ne parle même pas le Japonais, mais ne connaisse aucune autre langue que leur maternelle, que je me demande souvent ce qui s’est perdu au fil du temps à travers les traductions. Cette célèbre grenouille pour commencer, était-elle seule, où était-elle plurielle ?
- Très chère, toute chose même unique fait partie d’un groupe quel qu’il soit. Rares sont les grenouilles vivant seules, quand elles plongent, c’est toujours une série de ploc, ploc, ploc, ploc même dans de nouveaux bassins. Alors je vous laisse décider.
-Oh vous savez, vous pouvez me tutoyer. Ici, au milieu de la poussière et du sable, il fait bon se dévêtir de nos titres. Ici, tout redevient plus simple. Alors avec votre permission, je mettrai dorénavant cette reinette au pluriel.
-Au moins dans la langue Japonaise nous n’avons jamais eu, enfin pas encore, de pronoms et on s’en passe très bien. Mais qu’est-ce qui t’a intéressée à notre poésie, qui je le sais est de plus en plus à la mode dans ce que vous appelez l’occident, or tu as tenu à ce que la rencontre se fasse sur un tout autre continent, celui où l’oralité se pratique beaucoup plus que l’écriture ?
-Et bien, c’est parce que je voulais écrire sur les gens de ce continent qui sont entrés dans ma vie d’une manière totalement imprévisible et que souvent j’utilise l’écriture pour clarifier mes pensées et comprendre ce que je vis.
-Je crois bien que je partage aussi cette manière de voir. Ainsi au long de mes voyages, quand je sortais mon écritoire et mes pinceaux, à la lueur des torches chez mes hôtes de passage, je me laissais porter par la calligraphie d’un mot particulièrement difficile à dessiner qui en amenait un autre, en harmonie avec les différents sons qu’ils faisaient naitre dans ma tête selon si j’écrivais avec les signes chinois ou les signes japonais.
- (rire) Ça, c’est quelque chose que je ne suis jamais arrivée à me représenter. J’ai seulement compris que quand beaucoup insistent sur la simplicité de la langue dans le haïku, on perd tellement des sens multiples de votre langue, qu’on passe forcément à côté de quelque chose. Mais vous dites ‘haïku’ mais en avez-vous seulement écrit au moins un ? N’est-ce pas Shiki plutôt qui depuis son lit de tuberculeux à utilisé ce mot pour la première fois.
-C’est exact. J’écrivais des Hokku surtout, le premier vers de nos poésies liées qui se pratiquaient bien avant moi. D’ailleurs, votre littérature moyenâgeuse pratiquait aussi ces joutes avec trouvères et troubadours, de belles choses se sont produites et puis perdues autour des grands feux dans les hautes cheminées de vos châteaux de pierre.
-Vous avez l’air d’en connaître un rayon sur nos us et coutumes alors que vous viviez dans un pays fermé et interdits aux étrangers.
-Certes mais maintenant je suis libre et j’ai accès à tant de choses dans les chroniques akashiques. Facile de comparer ce que nous vivions avec vos Rousseau, Corneille et Voltaire par exemple. C’étais particulièrement des temps troublés partout, mais plus encore chez nous. Je me souviens encore très bien de la persécution des derniers Jésuites portugais à fouler nos îles.
-Mazette ! c’est vrai que les vieux voyageaient déjà loin en bateau, à pied, à cheval où à dos d’âne. J’oublie ces chameaux et éléphants à qui on faisait traverser le désert du Gobi. Mais venons en à ce qui m’intéresse, ces vers liés, vous pouvez me raconter votre rôle ?
-Et toi, qu’est-ce que tu en sais ? qu’y as-tu compris ? je t’en dirai plus après.
-J’ai cru comprendre que fils de Samouraï de bas rang, vous n’avez pas voulu vous adonner à la guerre et qu’ayant été précepteur d’un fils de noble qui vous a initié au Renga, vous en avez fait votre Graal. Qu’adroitement vous avez démystifié la langue bien trop précieuse de votre noblesse, les Shôgun et que vous avez donnez au peuple accès aux compositions en épurant la grossièreté qui caractérisait leurs formes de poésies dans les auberges où s’échangeaient les chevaux.
- (Bashō se caresse la barbichette avec un regard lointain). On peut le concevoir ainsi. C’est que je n’avais pas le choix. J’étais simplement épris du langage et il me fallait vivre, je ne pouvais donc pas ignorer les seigneurs.
- J’ai quand même une question, grand maître, pourquoi n’y a-t-il pas eu plus de poètes femmes dans vos anthologies ? Ok, j’admet que c’est un peu pareil d’où je viens, mais quand même…
- (rire léger) Certes. J’en conviens. A vrai dire, je ne recherchais pas trop la compagnie féminine.
-Donc ce qu’on raconte sur vous et ce coquin de Kikaku est véritable ?
-Je préfère laisser du flou… à vous d’imaginer. Et si vous me racontiez pourquoi alors que le haïku est beaucoup plus à la mode depuis la coupe du monde au Japon, pourquoi toi, tu t’es intéressée plus au Renku.
-C’est simple. L’esprit de collaboration qui peut en découler, selon les aptitudes des enseignants et des meneurs. Nous sommes devenus tellement compétitifs dans notre éducation et dans nos vies que nous avons grand besoin d’outils pour réapprendre à travailler en équipe. Il y a pleins d’autres raisons en plus… apprendre la concision, apprendre à rebondir….
La conversation continua très tard dans la nuit. Nous avions participé aux prières de la mosquée et un grand privilège nous avait été accordé de voir les manuscrits sauvegardés récemment des pillards pendant les grandes émeutes. Bashō s’était extasié sur la beauté des calligraphies musulmanes et au son de la kora près des braises d’un feu que notre hôte avait allumé en notre honneur on continua notre entretien à travers le temps et l’espace par les voies astrales, l’imagination et le rêve. Nous étions d’éternels optimistes.
*(quelques centimètres de plus que la moyenne)
**originairement Tamise mais de plus en plus humoristique depuis que la réalité n’est plus crédible, et qu’au peuple il faille du pain et des jeux.
*** les tasses de jade et porcelaine sont dans les descriptions visuelles du script mais n’étaient pas nécessaires à la narration.
sprite!- Humeur : variable
Re: A- Tasses de jade et porcelaine ***
Avec ce texte Sprite, tu nous emmènes très loin, pour ma part, je dirais même que je suis quelque peu dépassée car je manque de connaissances par rapport aux sujets dont tu parles et si j'ai bien compris certaines choses, d'autres restent assez hermétiques.
Wikipédia me dit que Basho était un grand poète japonais. Il serait donc selon toi à l'origine des fameux haikus ( auxquels je ne comprends rien, mais cela c'est perso ) afin de permettre aux " petites gens" d'accéder à la poésie autant que les grands seigneurs. Dis-moi si je me trompe ?
Je te cite :
"tellement ont l’air de vous connaitre quand non seulement il ne parle même pas le Japonais, mais ne connaisse aucune autre langue que leur maternelle, que je me demande souvent ce qui s’est perdu au fil du temps à travers..."
Je ne comprends pas "tellement" et ensuite je pense qu'il faut mettre au pluriel " ils ne parlent ...mais connaissent..."
Ensuite je suis totalement perdue dans tes longues phrase, je sais que c'est ta manière d'écrire, mais j'ai du mal à suivre.
Par contre l'ironie et l'humour ont toujours la place belle et ça j'apprécie.
Désolée pour ce comm' un peu inhabituel, mais là je suis perdue...
Wikipédia me dit que Basho était un grand poète japonais. Il serait donc selon toi à l'origine des fameux haikus ( auxquels je ne comprends rien, mais cela c'est perso ) afin de permettre aux " petites gens" d'accéder à la poésie autant que les grands seigneurs. Dis-moi si je me trompe ?
Je te cite :
"tellement ont l’air de vous connaitre quand non seulement il ne parle même pas le Japonais, mais ne connaisse aucune autre langue que leur maternelle, que je me demande souvent ce qui s’est perdu au fil du temps à travers..."
Je ne comprends pas "tellement" et ensuite je pense qu'il faut mettre au pluriel " ils ne parlent ...mais connaissent..."
Ensuite je suis totalement perdue dans tes longues phrase, je sais que c'est ta manière d'écrire, mais j'ai du mal à suivre.
Par contre l'ironie et l'humour ont toujours la place belle et ça j'apprécie.
Désolée pour ce comm' un peu inhabituel, mais là je suis perdue...
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A- Tasses de jade et porcelaine ***
A vrai dire je me suis un peu perdue dans ton texte... Les très (trop) longues phrases ont souvent nécessité une relecture.
Il me semble que tu aurais pu faire plus simple, plus aéré.
Tu joues bien avec les mots et l'humour est très présent dans ce texte.
Il me semble que tu aurais pu faire plus simple, plus aéré.
Tu joues bien avec les mots et l'humour est très présent dans ce texte.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A- Tasses de jade et porcelaine ***
Dépaysement assuré avec ce texte qui nous entraine loin dans le temps et l’espace.
Toi qui es une amoureuse de renkus et autres Haïkus, tu nous permets d’en savoir un peu plus sur l’origine de cette poésie si particulière.
Toi qui es une amoureuse de renkus et autres Haïkus, tu nous permets d’en savoir un peu plus sur l’origine de cette poésie si particulière.
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Bonjour Invité, je suis heureuse de te compter parmi les Kaléïdoplumiens
Admi......ratrice de vos mots !!!!!.
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A- Tasses de jade et porcelaine ***
De temps en temps
Les nuages nous reposent
De tant regarder la lune.
J'aime beaucoup Bashō
Bravo pour ce texte qui nous parle si bien de lui !
Les nuages nous reposent
De tant regarder la lune.
J'aime beaucoup Bashō
Bravo pour ce texte qui nous parle si bien de lui !
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
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