A. Et après ?

Voilà, elle allait mourir...


Elle attendait ce moment depuis si longtemps, depuis l'instant sans doute, où  celui qui était à la fois son compagnon, son ami, son amour, son amant était parti avant elle, la laissant seule et désemparée. Elle lui en avait voulu longtemps avant d'accepter à regret.

Son entourage dirait certainement : "Elle ne s'est pas sentie mourir! "
Faux! Elle avait vu venir la mort, l'avait accueillie simplement, s'était bien rendue compte que sa vie s'éteignait comme une petite flamme chancelante.
Elle avait quel âge déjà? Peu importe!

Enfin! Tout deux allaient tenir leur promesse, se retrouver dans l'au-delà, à défaut d'y être partis ensemble comme ils le souhaitaient.

Elle entamait seule à présent un long voyage et comme dans un train on regarde défiler le paysage par la fenêtre, c'était sa vie qui se déroulait comme en accéléré, sa vie qu'elle se remémorait, s'étonnant, sereine de n'avoir pas vraiment de regrets : les joies, les peines, les épreuves se succédaient rapidement, elle ne les voyait d'ailleurs pas très bien. Elle avait l'impression de traverser une futaie où la brume installée depuis le lever du jour, peinait à se dissiper.

Et voilà qu’elle revoyait les dernières années qu'ils avaient passées ensemble ici bas et les mots qu'il disait quand elle trouvait que c'était moche et pénible de prendre de l'âge : " Vieillir ce n'est pas un boulot pour les poules mouillées! " Ils riaient alors tous les deux...

Maintenant, elle apercevait de moins en moins distinctement les alentours, si non au loin une lueur.
Fallait-il qu'elle se rende là-bas? Elle était tellement fatiguée, et puis d'ailleurs elle allait mourir!

Puis soudain une voix qu'elle avait presqu'oubliée : " Serais tu devenue une poule mouillée? "
Simple illusion bien sûr,  mais elle se mit en marche, la brume se levait lentement, la lumière au loin semblait s'éloigner à chacun de ses pas.

Mais voilà qu'elle se rappelait : la chanson de Goldman qui disait : " Peut-être on se retrouvera, peut- être que... peut-être pas!
Elle ne savait plus, elle ne savait pas!
Ce fut sa dernière pensée  et elle rendit son dernier soupir.

Tu parles beaucoup de brume dans ce texte, de circonstance vu la consigne, un peu trop, je trouve.
Quand enfin tu vois la lumière, je me dis que tu as trouvé un espoir mais il s'estompe vite.
Tu ne sais pas, moi non plus, personne je crois.
On ne peut qu'espérer...
C'est très, très bien écrit .
Et c'est très, très triste...

C'est un texte poignant sur la mort et celle de l'être aimé qu'elle veut rejoindre avec la brume en métaphore du flou dans lequel on se trouve face à notre ignorance de ce qui nous attend après. C'est pour moi une source d'angoissantes réflexions que je retrouve dans tes mots.

Un texte fort et très triste.

J'aime beaucoup ton texte, il contient la tristesse d'une fin de vie, bien sûr, mais aussi l'évocation d'une autre chose...
Et puis citer Goldman à la fin, bon, ben....

Une belle méditation sur la mort du deuxième conjoint. Et plus particulièrement sur « comment on part ». Enfin, comment on peut se l'imaginer car personne n'est jamais revenue expliquer ce qu'il en est, au moment même… et après…
Finalement ce n'est pas si triste que cela. Mais fort, certainement.
Un texte inspiré et inspirant sur les brumes de nos vies.

Un texte très prenant. On espère vraiment qu'elle va le retrouver.

Il est rare que dans un couple , les deux meurent en même temps, on devrait donc en prévision s'y préparer tout au long de sa vie ,en se ménageant des jardins secrets pour que la séparation soit moins douloureuse .

Très beau texte bien vrai. Ce que redoute tous les couples qui s'aiment ... D'être séparé de l'autre

Un très beau texte, émouvant et avec beaucoup de force dans ses mots. J'aime beaucoup.

Un texte fort qui ne laisse pas indifférent. Il me fait penser à la chanson de Jacques Brel : "Les vieux" et tout particulièrement à ce passage :

Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer

Il ne doit pas être facile de voir partir son conjoint avec lequel on a vécu tant d'années, se retrouver seul(e) comme abandonné(e)...
J'espère que la personne de cette histoire retrouvera son bien aimé dans l'au-delà...
Oui, un beau texte, Zéphyrine, qui ne laisse pas indifférent.

Ayant souvent accompagné des personnes en fin de vie et leurs familles dont des conjoints, ce texte me parle beaucoup et est très poignant.
C'est très beau comme tu mets tes mots en rapport avec l'image.