A - Vacances romaines
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automne
Amanda
Martine27
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A - Vacances romaines
Ce mercredi, les arrières-petits-enfants de Mémé Célestine et Pépé Athanase ne comprennent pas ce qui se passe.
Ils ont trouvé porte close, ce qui n’arrive jamais. Leurs arrières-grands-parents les accueillant toujours avec bonheur pour cette journée sans école.
Craignant le pire, ils ont ameuté le ban et l’arrière-ban, autrement dit les petits-enfants et les enfants des susmentionnés.
C’est bientôt tout le clan qui est réuni dans le jardin devant la maison.
Que se passe-t-il ? Dans un coin de leurs têtes, ils ne peuvent pas s’empêcher de craindre le pire. C’est qu’ils ne sont pas de toute première jeunesse tous les deux.
Personne n’ose le dire à haute voix, mais les plus jeunes, sentant l’angoisse de leurs aînés, commencent à sangloter.
Il faut prendre le taureau par les cornes.
L’aîné de la fratrie se dépêche de repêcher le double des clés caché dans un pot de fleurs. Habituellement, il râle copieusement devant cette habitude qu’il juge parfaitement écervelée. Aujourd’hui, il s’en félicite.
La porte s’ouvre. Les uns derrière les autres, la famille investit les lieux et commence son inspection le cœur serré. C’est presque une opération de police avec des R.A.S. qui fusent dans tous les coins.
Bientôt, toute la petite maison a été ratissée. À leur grand soulagement, pas de désordre, rien de grave à signaler.
Maintenant, une question se pose. Où les extravagants arrières-grands-parents ont-ils bien pu passer ?
Pendant que la famille s’interroge, je vous invite à remonter la trace de nos fugueurs.
Ce matin, en se réveillant, Pépé Athanase était tout guilleret. Il a préparé une surprise à sa chère Célestine et attend avec impatience de pouvoir la lui présenter.
Après un copieux petit déjeuner que Mémé Célestine a fait traîner, juste pour le plaisir de voir son cher homme s’agiter comme un ludion en folie, elle se laisse entraîner à l’arrière de la maison.
Là, trône fièrement une Vespa flambant neuve.
« Mais, c’est le scooter de Benjamin ! » s’exclame-t-elle « que fait-il là ? »
Pépé Athanase, hilare, lui tend un casque.
« Que veux-tu que je fasse de ça ? »
« Le mettre sur ta tête peut-être bien » répond-il tout en enfonçant le sien jusqu’aux sourcils.
Cahin-caha, il enfourche l’engin, tend la main à sa Célestine et l’invite à monter.
« Hors de question que je grimpe sur cet engin du diable. »
Pépé Athanase lui lance un regard de cocker énamouré.
« Allons, ma chérie, il faut bien que nous fêtions l’anniversaire de notre rencontre. Et, quoi de mieux que de rejouer Vacances Romaines, tu adorais ce film, non ? »
Mémé Célestine rosit. Oui, elle se souvient bien de ce film et surtout de ce qui s’est passé pendant sa projection.
Elle essaye de rester raisonnable.
« Voyons, ce n’est plus de notre âge ! Et, cette machine ne nous appartient pas. »
« N’oublie pas que nous avons contribué à son achat » réplique-t-il avec un sourire machiavélique.
Mémé Célestine éclate de rire.
« Oh non ! Tu es diabolique. »
Comment résister. Voilà notre chère vieille dame qui, vaille que vaille, s’installe derrière son preux chevalier et s’accroche à lui.
Après quelques débuts maladroits, le fier destrier et ses passagers s’élancent sur la route.
Quand ils reviennent quelques heures plus tard, les joues rouges de plaisir, ils découvrent toute la famille bouche bée qui les regarde arriver.
« Ah, zut ! J’avais oublié que nous étions mercredi » murmure Pépé Athanase.
Mémé Célestine glousse « Ça va être notre fête ! »
En effet, voilà leurs enfants qui s’avancent, les sourcils froncés, tandis que Benjamin se précipite sur son précieux engin.
Les reproches fusent, des « vous êtes inconscients », « vous auriez pu vous tuer », « vous rendez compte du souci que nous nous sommes faits », « quel exemple pour les petits ». Les petits en question sont, quant à eux, très fiers de leurs arrières-grands-parents et leur sourient de toutes leurs dents.
Pépé Athanase, impérial, sa dulcinée à son bras, salue l’assemblée d’un grand coup de casque, glisse un billet dans la main de Benjamin pour le dérangement et invite tout le monde à entrer se restaurer.
En réponse aux réprimandes de leurs enfants, il assène un « Mes chers enfants, l’existence est ainsi faite, il faut profiter de chaque instant, de toute façon on n’en sort pas vivant. »
Ils ont trouvé porte close, ce qui n’arrive jamais. Leurs arrières-grands-parents les accueillant toujours avec bonheur pour cette journée sans école.
Craignant le pire, ils ont ameuté le ban et l’arrière-ban, autrement dit les petits-enfants et les enfants des susmentionnés.
C’est bientôt tout le clan qui est réuni dans le jardin devant la maison.
Que se passe-t-il ? Dans un coin de leurs têtes, ils ne peuvent pas s’empêcher de craindre le pire. C’est qu’ils ne sont pas de toute première jeunesse tous les deux.
Personne n’ose le dire à haute voix, mais les plus jeunes, sentant l’angoisse de leurs aînés, commencent à sangloter.
Il faut prendre le taureau par les cornes.
L’aîné de la fratrie se dépêche de repêcher le double des clés caché dans un pot de fleurs. Habituellement, il râle copieusement devant cette habitude qu’il juge parfaitement écervelée. Aujourd’hui, il s’en félicite.
La porte s’ouvre. Les uns derrière les autres, la famille investit les lieux et commence son inspection le cœur serré. C’est presque une opération de police avec des R.A.S. qui fusent dans tous les coins.
Bientôt, toute la petite maison a été ratissée. À leur grand soulagement, pas de désordre, rien de grave à signaler.
Maintenant, une question se pose. Où les extravagants arrières-grands-parents ont-ils bien pu passer ?
Pendant que la famille s’interroge, je vous invite à remonter la trace de nos fugueurs.
Ce matin, en se réveillant, Pépé Athanase était tout guilleret. Il a préparé une surprise à sa chère Célestine et attend avec impatience de pouvoir la lui présenter.
Après un copieux petit déjeuner que Mémé Célestine a fait traîner, juste pour le plaisir de voir son cher homme s’agiter comme un ludion en folie, elle se laisse entraîner à l’arrière de la maison.
Là, trône fièrement une Vespa flambant neuve.
« Mais, c’est le scooter de Benjamin ! » s’exclame-t-elle « que fait-il là ? »
Pépé Athanase, hilare, lui tend un casque.
« Que veux-tu que je fasse de ça ? »
« Le mettre sur ta tête peut-être bien » répond-il tout en enfonçant le sien jusqu’aux sourcils.
Cahin-caha, il enfourche l’engin, tend la main à sa Célestine et l’invite à monter.
« Hors de question que je grimpe sur cet engin du diable. »
Pépé Athanase lui lance un regard de cocker énamouré.
« Allons, ma chérie, il faut bien que nous fêtions l’anniversaire de notre rencontre. Et, quoi de mieux que de rejouer Vacances Romaines, tu adorais ce film, non ? »
Mémé Célestine rosit. Oui, elle se souvient bien de ce film et surtout de ce qui s’est passé pendant sa projection.
Elle essaye de rester raisonnable.
« Voyons, ce n’est plus de notre âge ! Et, cette machine ne nous appartient pas. »
« N’oublie pas que nous avons contribué à son achat » réplique-t-il avec un sourire machiavélique.
Mémé Célestine éclate de rire.
« Oh non ! Tu es diabolique. »
Comment résister. Voilà notre chère vieille dame qui, vaille que vaille, s’installe derrière son preux chevalier et s’accroche à lui.
Après quelques débuts maladroits, le fier destrier et ses passagers s’élancent sur la route.
Quand ils reviennent quelques heures plus tard, les joues rouges de plaisir, ils découvrent toute la famille bouche bée qui les regarde arriver.
« Ah, zut ! J’avais oublié que nous étions mercredi » murmure Pépé Athanase.
Mémé Célestine glousse « Ça va être notre fête ! »
En effet, voilà leurs enfants qui s’avancent, les sourcils froncés, tandis que Benjamin se précipite sur son précieux engin.
Les reproches fusent, des « vous êtes inconscients », « vous auriez pu vous tuer », « vous rendez compte du souci que nous nous sommes faits », « quel exemple pour les petits ». Les petits en question sont, quant à eux, très fiers de leurs arrières-grands-parents et leur sourient de toutes leurs dents.
Pépé Athanase, impérial, sa dulcinée à son bras, salue l’assemblée d’un grand coup de casque, glisse un billet dans la main de Benjamin pour le dérangement et invite tout le monde à entrer se restaurer.
En réponse aux réprimandes de leurs enfants, il assène un « Mes chers enfants, l’existence est ainsi faite, il faut profiter de chaque instant, de toute façon on n’en sort pas vivant. »
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Vacances romaines
Charmante suite des aventures de Pépé Athanase et de sa dulcinée !
Moi aussi j'ai bien aimé " Vacances romaines" et tu as bien fait de nous rappeler ce film , en célébrant un anniversaire de rencontre.
C'est vraiment jouissif de voir la réaction des enfants et petits-enfants dès que les grand-parents " sortent du cadre"
Tu dépeins très bien leur indignation, ça me rappelle des souvenirs personnels par ex. quand nous sommes partis à deux à Cuba sans voyage organisé. Qu'est-ce qu'on a dû entendre !!!
pour ce texte qui fait du bien !
Moi aussi j'ai bien aimé " Vacances romaines" et tu as bien fait de nous rappeler ce film , en célébrant un anniversaire de rencontre.
C'est vraiment jouissif de voir la réaction des enfants et petits-enfants dès que les grand-parents " sortent du cadre"
Tu dépeins très bien leur indignation, ça me rappelle des souvenirs personnels par ex. quand nous sommes partis à deux à Cuba sans voyage organisé. Qu'est-ce qu'on a dû entendre !!!
pour ce texte qui fait du bien !
Amanda- Humeur : positivement drôle
RE A : Vacances romaines
Pourquoi les jeunes générations veulent t''elles contrôler les faits et gestes de leurs parents ?Ils ont bien le droit de vivre encore dangereusement si c'est leur souhait .
automne- Humeur : égale
Re: A - Vacances romaines
Un texte excellent, très bien écrit et très agréable à lire. Tu décris parfaitement bien tout l'émoi de la famille!
Ah! sacré pépé Athanase
Ah! sacré pépé Athanase
Sherkane
Re: A - Vacances romaines
On ne peut qu'envier cette famille unie aux aïeux si fantasques qui profitent de la vie jusqu'au bout et cette aventure racontée d'une écriture toujours soignée qui est ta signature !
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A - Vacances romaines
Merci à tous. Il faut quand même remarquer que les arrières-petits-enfants quant à eux sont plutôt satisfaits de leurs aïeux. Et puis pour une fois que Pépé Athanase pense à lui plutôt que de raconter des histoires il faut bien le laisser s'amuser un peu.
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Vacances romaines
Z'ont la santé les arrière grands parents!
Et quelle bonne idée de rejouer Vacances romaines!
Et quelle bonne idée de rejouer Vacances romaines!
madeleinedeproust- Humeur : littéraire...
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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