A. L'amitié n'a pas de frontières

- Tu vois, quand mes maitres on commencé à trier les objets, à faire le vide dans l’appartement, j’ai compris qu’il allait se passer quelque chose. Et puis quand une équipe d’hommes en salopette s’est mise à charger tous les meubles dans un grand camion, j’ai ressenti comme une angoisse, surtout lorsqu’il ont pris le divan du salon, mon divan, celui où j’aimais faire mes siestes. Je tournais comme un fou dans les pièces vides, j’allais jusqu’au camion, je revenais et je me faisais rembarrer parce que je me mettais dans leurs jambes. Après, il y a eu le voyage, un long voyage. Le bateau où je me suis retrouvé enfermé dans une cage avec d’autres chiens et puis le débarquement dans ce pays inconnu. La chaleur, les bruits, les odeurs, tout est différent ici, les animaux ne sont pas les mêmes. Tiens je n’avais jamais vu un éléphant avant.

- Il n’y a pas d’éléphants dans le pays d’où tu viens ?

- Non, ni de girafes, ni de rhinocéros, ni de zèbres…

- Incroyable !

- Et puis chez moi il y a des routes, des trottoirs, des caniveaux, des immeubles, plein de voitures… Ici c’est la nature partout avec des pistes et des cases. Tu vois, quand je suis assis sur ce banc avec toi, je repense au square où j’allais avec mon maitre. Il y avait des bancs aussi où il aimait se reposer pendant ma promenade. Il me tenait avec une laisse, c’était obligatoire. Ici il me laisse libre toute la journée, je fais ce que je veux.

- C’est pas mal non ?

- Oui et non, je ne sais pas, je suis un peu déboussolé.

- C’est le dépaysement, ça va passer, tu vas t’habituer.

-  En tout cas, je suis content de t’avoir comme ami. On ne se ressemble pas beaucoup, regarde moi je ne touche même pas le sol avec le bout de mes pattes quand je suis assis alors que toi oui. Tu es bien plus grand que moi mais on se comprend. Finalement, on n’a pas besoin de se ressembler pour s’aimer. Moi j’t’aime bien.

- Moi aussi, j’aime discuter avec toi et que tu me racontes d’où tu viens, j’ai l’impression de voyager.