a. Le temps du problème

« Il n'y a pas de bonne réponse si au préalable il n'y a pas une bonne question. » C'est ce que me disait mon professeur de philosophie en classe de terminale. Je n'ai jamais oublié cet aphorisme.
C'est revenu plus tard d'une manière comparable en fac de droit, dans les cours de criminologie notamment. — « Dans l'enquête, commencez par poser les bonnes questions ! ». Plus tard je pensais à ça en jouant au Cluedo : —  est-ce que c'était avec le chandelier ?  Et aussi avec mes petits-enfants avec le jeu  « Qui est-ce ? » : — Ton personnage a-t-il de la barbe ?

Un jour, Albert Le Relatif déclara « un problème sans solution est un problème mal posé ». Tout cela est une question de temps. Avant l'heure du problème, ce n'est pas le temps de la solution ; après l'heure de la solution, ce n'est plus le problème.

Et donc il faut commencer par la bonne question : — quelle heure est-il ?
Oui mais quand et où ? Il ne faut pas aller trop vite pour bien poser le problème face à Big Ben.
Plus on va vite dans le problème, plus le temps de la solution est court. (C'est une sorte de relativité restreinte à la recherche d'une problématique).
Il ne faut pas non plus laisser le temps s'étendre n'importe où, et le laisser se répandre là où il n'y a rien à faire qui en vaille la peine.
La véritable question est : Comment trouver la solution quand il n'y a rien à chercher ?

Il y a des gens qui solutionnent le problème dans une dilution savamment dosée. Puis ils secouent la bouteille vigoureusement, jusqu'à ce que l'émulsion n'engendre plus une émission de problèmes divers et variés. Ce n'est pas toujours simple surtout si la bouteille est mal fermée ou mal posée (tout comme le problème) avec risque de chute. Quand la solution du problème heurte le sol par explosion, alors de multiples problèmes plus petits  se répandent dans le temps et l'espace plus vite qu'il n'en faut à Einstein pour nous sortir une nouvelle équation.

Ça peut quand même être dangereux. Je connais quelqu'un qui avait mal posé un grave problème sur le coin de la cheminée. En équilibre. Alors qu'immédiatement il aurait fallu s'y atteler en commençant par le poser correctement à la place qui aurait dû être la sienne, c'est-à-dire au centre de la cheminée au milieu de la poutre. Total le problème mal posé à basculer dans le vide. En touchant le sol il a explosé. Comme c'était un problème brûlant ça a foutu le feu à la baraque. Les gens se sont retrouvés à la rue. Il n'y avait pas de solution pour les reloger.

Croyez-moi, faites un effort que diable. Poser les problèmes correctement là où on vous a dit qu'il faut les poser. C'est quand même pas compliqué. La solution est alors à portée de main.