A- Amandine
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A- Amandine
C’est plutôt joli, la maladresse. C’est l’art des gens qui ont trop de poésie dans la tête. C’était son cas. Je la regardais jouer derrière les draps étendus sur le fil à linge. Elle s’amusait à faire des ombres chinoises pour son petit frère assis dans l’herbe et qui tapait de ses petites mains en riant.
Amandine était d’une maladresse incroyable. Il n’y avait qu’elle pour se prendre la baie vitrée en pleine figure, casser un verre, ou faire tomber une chaise, des livres et même parfois son frère.
Les pieds à peine sur terre et la tête dans les nuages, voilà ce qui la caractérisait. Tantôt ange, tantôt démon, elle ne laissait jamais indifférent. J’ai toujours eu l’impression qu’elle marchait sur des charbons ardents. Elle ne courait pas, elle volait, elle ne pleurait pas, elle hurlait, elle ne riait pas, elle explosait. Elle vivait tout à mille pour cent. Côté émotions, c’était comme si elle ne connaissait que le blanc et noir, chez elle, il n’y avait pas de gris, c’était tout ou rien, jamais d’à peu près. Mais pour ce qui est des couleurs, elle en mettait partout, dans ses dessins, dans son regard, dans sa vie.
Amandine ressemblait à un animal sauvage qu’il fallait sans cesse apprivoiser. C’était épuisant et cela entamait considérablement la confiance que j’avais en moi. Etais-je une bonne mère ? pourquoi, ma cadette avait tant de feu qui brulait en elle ? Comment réagir face à ses colères qui ressemblaient plus à un tsunami qu’à un coup de vent ?
La réponse était claire, du moins je le sais à présent. Le mot magique était Patience.
Je n’ai jamais su trouver les mots pour l’apaiser, je ne savais qu’offrir mes bras quand elle tombait épuisée de colère et que nos larmes se mêlaient, les siennes de fatigue, les miennes de découragement. Ensuite il y avait les demandes de pardon de son côté, les « je t’aime quand même » du mien, même si parfois j’avoue avoir douter de ma capacité à « l’aimer quand même ».
J’aurais tant voulu comprendre pourquoi pour grandir, pour s’affirmer, elle avait besoin de faire du mal autour d’elle, bousculer le chien, terroriser son petit frère, faire des croches pieds à sa sœur aînée, et systématiquement gâcher les repas de fête.
J’aurais tant voulu comprendre pourquoi, dès que la porte de la maison était franchie, elle devenait le petit ange blond aux yeux si bleus, si expressifs. Sans doute parce qu’elle était tel un oisillon épris de liberté. En dehors du nid, elle volait, elle survolait tous les autres, elle s’envolait vers le ciel, les nuages, et son imagination n’avait pas de limite. Plus de tapis pour se prendre les pieds, plus de porte au mauvais endroit, rien d’autre que l’espace devant elle, au-dessus d’elle, tout autour d’elle.
Amandine était une fleur sauvage, et comme toute fleur sauvage, elle poussait différemment. Elle n’avait pas besoin d’eau pour grandir, d’un bon terreau pour s’épanouir. Elle puisait son énergie partout autour d’elle, s’accrochant à la moindre aspérité d’un rocher, laissant pousser ses racines au plus profond de la terre, avec l’espoir de grandir toujours plus haut pour atteindre le ciel.
Je ne le savais pas, lorsque je l’observais derrière ce drap étendu sur le fil à linge, qu’il me faudrait de la patience, beaucoup de maladresse et des tonnes d’amour pour la voir enfin s’apaiser.
Plus de vingt ans pour l’apprivoiser puis la laisser déployer ses ailes et s’envoler vers un destin forcément hors du commun.
Elle était bien jolie sa maladresse, elle qui avait tant de poésie dans la tête.
Amandine était d’une maladresse incroyable. Il n’y avait qu’elle pour se prendre la baie vitrée en pleine figure, casser un verre, ou faire tomber une chaise, des livres et même parfois son frère.
Les pieds à peine sur terre et la tête dans les nuages, voilà ce qui la caractérisait. Tantôt ange, tantôt démon, elle ne laissait jamais indifférent. J’ai toujours eu l’impression qu’elle marchait sur des charbons ardents. Elle ne courait pas, elle volait, elle ne pleurait pas, elle hurlait, elle ne riait pas, elle explosait. Elle vivait tout à mille pour cent. Côté émotions, c’était comme si elle ne connaissait que le blanc et noir, chez elle, il n’y avait pas de gris, c’était tout ou rien, jamais d’à peu près. Mais pour ce qui est des couleurs, elle en mettait partout, dans ses dessins, dans son regard, dans sa vie.
Amandine ressemblait à un animal sauvage qu’il fallait sans cesse apprivoiser. C’était épuisant et cela entamait considérablement la confiance que j’avais en moi. Etais-je une bonne mère ? pourquoi, ma cadette avait tant de feu qui brulait en elle ? Comment réagir face à ses colères qui ressemblaient plus à un tsunami qu’à un coup de vent ?
La réponse était claire, du moins je le sais à présent. Le mot magique était Patience.
Je n’ai jamais su trouver les mots pour l’apaiser, je ne savais qu’offrir mes bras quand elle tombait épuisée de colère et que nos larmes se mêlaient, les siennes de fatigue, les miennes de découragement. Ensuite il y avait les demandes de pardon de son côté, les « je t’aime quand même » du mien, même si parfois j’avoue avoir douter de ma capacité à « l’aimer quand même ».
J’aurais tant voulu comprendre pourquoi pour grandir, pour s’affirmer, elle avait besoin de faire du mal autour d’elle, bousculer le chien, terroriser son petit frère, faire des croches pieds à sa sœur aînée, et systématiquement gâcher les repas de fête.
J’aurais tant voulu comprendre pourquoi, dès que la porte de la maison était franchie, elle devenait le petit ange blond aux yeux si bleus, si expressifs. Sans doute parce qu’elle était tel un oisillon épris de liberté. En dehors du nid, elle volait, elle survolait tous les autres, elle s’envolait vers le ciel, les nuages, et son imagination n’avait pas de limite. Plus de tapis pour se prendre les pieds, plus de porte au mauvais endroit, rien d’autre que l’espace devant elle, au-dessus d’elle, tout autour d’elle.
Amandine était une fleur sauvage, et comme toute fleur sauvage, elle poussait différemment. Elle n’avait pas besoin d’eau pour grandir, d’un bon terreau pour s’épanouir. Elle puisait son énergie partout autour d’elle, s’accrochant à la moindre aspérité d’un rocher, laissant pousser ses racines au plus profond de la terre, avec l’espoir de grandir toujours plus haut pour atteindre le ciel.
Je ne le savais pas, lorsque je l’observais derrière ce drap étendu sur le fil à linge, qu’il me faudrait de la patience, beaucoup de maladresse et des tonnes d’amour pour la voir enfin s’apaiser.
Plus de vingt ans pour l’apprivoiser puis la laisser déployer ses ailes et s’envoler vers un destin forcément hors du commun.
Elle était bien jolie sa maladresse, elle qui avait tant de poésie dans la tête.
Cassy- Admin
- Humeur : Emotionnellement vivante
Re: A- Amandine
Oooh quel bel hommage à ta fille ! Oui, elle est différente, elle chante, elle joue de l'ukilele, et elle a marché avec détermination sur la route de Compostelle avec son ami, un peu atypique mais c'est son choix
Continue à l'aimer, à l'accepter, elle le mérite !
Moi je la trouve formidable pour les peu de contacts que j'ai avec elle ! Une perle !
Continue à l'aimer, à l'accepter, elle le mérite !
Moi je la trouve formidable pour les peu de contacts que j'ai avec elle ! Une perle !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A- Amandine
Des mots pleins d’amour d’une maman pour sa fille!
Un texte bien émouvant.
Je la connais un peu Amandine grâce à Facebook. Je connais sa très jolie voix et son gentil sourire.
Je suis heureuse que tu nous la décrives ainsi.
Quelle bonne idée que celle d’aller à Compostelle. J’espère qu’elle en gardera un souvenir impérissable !
Mais rassure moi, elle chantera encore?
Un texte bien émouvant.
Je la connais un peu Amandine grâce à Facebook. Je connais sa très jolie voix et son gentil sourire.
Je suis heureuse que tu nous la décrives ainsi.
Quelle bonne idée que celle d’aller à Compostelle. J’espère qu’elle en gardera un souvenir impérissable !
Mais rassure moi, elle chantera encore?
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A- Amandine
Ainsi donc, enfant, Amandine était déjà de la taille de son univers intérieur vaste et débordant de partout. Est-ce qu'on peut apprivoiser une personnalité sauvage ? Comment canaliser des débordements qu'elle ne pouvait elle-même maîtriser ?
Tu as fait ce que tu devais, puisqu'Amandine est devenue celle que l'on connaît et que c'est une réussite.
À l'expérience force est de constater que tu as vraiment été une bonne mère !
Je ne connais Amandine que par le biais d'Internet et ce que tu as pu en dire toi-même. Et tu sais combien j'apprécie son talent… et sa parolière de maman…
Bien sûr je comprends très bien ce par quoi tu as dû passer et les doutes qui furent les tiens.
Mais voilà, il ne fallait pas mettre au monde une enfant si merveilleuse !
Tu as fait ce que tu devais, puisqu'Amandine est devenue celle que l'on connaît et que c'est une réussite.
À l'expérience force est de constater que tu as vraiment été une bonne mère !
Je ne connais Amandine que par le biais d'Internet et ce que tu as pu en dire toi-même. Et tu sais combien j'apprécie son talent… et sa parolière de maman…
Bien sûr je comprends très bien ce par quoi tu as dû passer et les doutes qui furent les tiens.
Mais voilà, il ne fallait pas mettre au monde une enfant si merveilleuse !
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A- Amandine
C'est toujours très touchant de lire un texte aussi personnel qui nous en apprend un peu plus à chaque fois. Celui-ci est particulièrement émouvant et, même si la petite Amandine t'a donné du fil à retordre tu as certainement du bien remplir ton rôle de mère attentionnée car nous pouvons maintenant admirer la jolie femme épanouie qu'elle est devenue.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A- Amandine
Je te félicite. Tu fais là un portrait de ta fille qui me donne envie de la connaître davantage.Merci pour ce beau texte très touchant dans lequel tu nous livres ce que tu as de plus précieux .
Charlotte- Humeur : tout et rien
RE A : Amandine
Que de patience et d'amour pour aider cette enfant à grandir .
Le pèlerinage à St Jacques l'a surement apaisée . J'ai marché sur quelques étapes et j'ai vu les pèlerins arrivés à St Jacques au cours de l'escale d'une croisière , ils étaient fatigués , les pieds en sang pours certains ,mais si heureux d'atteindre leur but .
Le pèlerinage à St Jacques l'a surement apaisée . J'ai marché sur quelques étapes et j'ai vu les pèlerins arrivés à St Jacques au cours de l'escale d'une croisière , ils étaient fatigués , les pieds en sang pours certains ,mais si heureux d'atteindre leur but .
automne- Humeur : égale
Re: A- Amandine
Je connais déjà un peu Amandine via internet et bien sûr de par ses belles chansons et sa jolie voix. Ce que tu dis d'elle dans ce texte, ne m'étonne guère. Elle avait plein de rêves dans la tête, et devenue adulte, elle a su préserver son monde intérieur et vivre ses passions. Si elle a pu le faire, c'est que jamais tu ne l'as découragée. Oh si, tu as été une bonne mère, Cassy, tu ne l'as pas empêchée d'être ce qu'elle était, et tu peux être fière de la femme qu'elle est devenue.
Un très bel hommage que tu lui rends.
Un très bel hommage que tu lui rends.
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
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