A. Nous n’oublierons jamais!
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alainx
Amanda
Zephyrine
7 participants
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A. Nous n’oublierons jamais!
Dans un moment, nous quitterons notre maison pour toujours.
Blottis l’un contre l’autre, nos souvenirs reviennent en pagaille :
Rappelle-toi, me dis-tu, le jour où nous avons décidé que cette vieille bâtisse du bord de mer serait la nôtre!
Te souviens-tu des nuits où nous restions éveillés parce qu’il nous venait des idées d’aménagement :
“ Nous pourrions prévoir une cave à vin”, proposais-tu.
“ J’aimerais une deuxième salle de bain “, disais-je.
Dans les mois qui ont suivis, nous avons vécu dans les travaux, le plâtre, les enduits, la poussière. En finirions nous un jour?
La maison est devenue telle que nous la voulions, nous y avons mis tout notre coeur et bien plus encore!
Et puis les enfants sont nés, il a même fallu ajouter une chambre et transformer le grenier. Dans le jardin, les arbres grandissaient sans que nous nous en apercevions vraiment. Le temps passait si vite!
Plus tard encore, les enfants ont quitté le nid, ils sont partis étudier en ville, puis ils sont partis plus loin encore, ont fondé une famille…
La maison a longtemps somnolé jusqu’à ce que les uns après les autres, nos petits-enfants viennent au monde.
Nous avons à nouveau rempli le frigo de crèmes glacées de toutes sortes, ressorti les vieux jouets, réparé la balançoire.
La vieille bâtisse s'est réveillée, heureuse d’entendre à nouveau les bruits magiques d’une famille nombreuse.
Mais voici qu’à présent, la demeure est bien trop grande pour nous deux, nous n’arrivons plus à la maintenir en bon état.
Aujourd’hui, un promoteur immobilier a acheté notre bien pour le démolir et ainsi faire place à un immeuble de douze appartements.
Avons-nous raison de vouloir assister aux premiers coups de masse?
Un dernier tour dans le salon d’où nous ne nous lassions jamais de contempler la mer. Il est vide et il ne reste là qu’un vieux fauteuil oublié par les déménageurs.
Le cœur brisé, je ressens l’envie de demander pardon à notre maison.
“Madame, monsieur, veuillez sortir, la démolition va commencer.”
Nous faisons un dernier tour à travers les différentes pièces et voilà ce qu’il nous semble entendre :
“ Les enfants, à table!”
“ Laisse donc ta soeur tranquille!”
“ Finissez vos devoirs! “
Nous nous éloignons dans le silence mais peu de temps s’écoule avant que nous entendions le fracas des murs qui s’écroulent. Le bruit est effroyable à la mesure de notre chagrin.
Une minute plus tôt, il ne se passait rien et la vie s’écoulait lente et paisible.
Blottis l’un contre l’autre, nos souvenirs reviennent en pagaille :
Rappelle-toi, me dis-tu, le jour où nous avons décidé que cette vieille bâtisse du bord de mer serait la nôtre!
Te souviens-tu des nuits où nous restions éveillés parce qu’il nous venait des idées d’aménagement :
“ Nous pourrions prévoir une cave à vin”, proposais-tu.
“ J’aimerais une deuxième salle de bain “, disais-je.
Dans les mois qui ont suivis, nous avons vécu dans les travaux, le plâtre, les enduits, la poussière. En finirions nous un jour?
La maison est devenue telle que nous la voulions, nous y avons mis tout notre coeur et bien plus encore!
Et puis les enfants sont nés, il a même fallu ajouter une chambre et transformer le grenier. Dans le jardin, les arbres grandissaient sans que nous nous en apercevions vraiment. Le temps passait si vite!
Plus tard encore, les enfants ont quitté le nid, ils sont partis étudier en ville, puis ils sont partis plus loin encore, ont fondé une famille…
La maison a longtemps somnolé jusqu’à ce que les uns après les autres, nos petits-enfants viennent au monde.
Nous avons à nouveau rempli le frigo de crèmes glacées de toutes sortes, ressorti les vieux jouets, réparé la balançoire.
La vieille bâtisse s'est réveillée, heureuse d’entendre à nouveau les bruits magiques d’une famille nombreuse.
Mais voici qu’à présent, la demeure est bien trop grande pour nous deux, nous n’arrivons plus à la maintenir en bon état.
Aujourd’hui, un promoteur immobilier a acheté notre bien pour le démolir et ainsi faire place à un immeuble de douze appartements.
Avons-nous raison de vouloir assister aux premiers coups de masse?
Un dernier tour dans le salon d’où nous ne nous lassions jamais de contempler la mer. Il est vide et il ne reste là qu’un vieux fauteuil oublié par les déménageurs.
Le cœur brisé, je ressens l’envie de demander pardon à notre maison.
“Madame, monsieur, veuillez sortir, la démolition va commencer.”
Nous faisons un dernier tour à travers les différentes pièces et voilà ce qu’il nous semble entendre :
“ Les enfants, à table!”
“ Laisse donc ta soeur tranquille!”
“ Finissez vos devoirs! “
Nous nous éloignons dans le silence mais peu de temps s’écoule avant que nous entendions le fracas des murs qui s’écroulent. Le bruit est effroyable à la mesure de notre chagrin.
Une minute plus tôt, il ne se passait rien et la vie s’écoulait lente et paisible.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Nous n’oublierons jamais!
Terribles tranches de vie, de grands projets, de petits et grands bonheurs, des cicatrices qui se ravivent, je pense que tu vas toucher beaucoup de monde avec ton texte, car la vie d'une maison est étroitement liée à la nôtre et si elle va disparaître à cause d'un promoteur, c'est une déchirure de plus ! Je suis très émue par ton texte, il me parle et me touche
!
E
!
E
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Nous n’oublierons jamais!
Un récit très beau et prenant. Une belle évocation de toute une vie de famille en quelques phrases. C'est très réussi. Et même c'est émouvant.
Avec une certaine tristesse je pense à tous ces gens qui doivent abandonner leurs habitations dans le cas de catastrophes naturelles ou autres.
Par ailleurs avec un certain sourire ça m'a rappelé une chanson de Bénabar : « quatre murs et un toit »
Avec une certaine tristesse je pense à tous ces gens qui doivent abandonner leurs habitations dans le cas de catastrophes naturelles ou autres.
Par ailleurs avec un certain sourire ça m'a rappelé une chanson de Bénabar : « quatre murs et un toit »
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Nous n’oublierons jamais!
Tu racontes parfaitement l'évolution de cette maison en rénovation au fil de celle d'une famille qui grandit. C'est comme si ils l'avaient construite de leurs propres mains. La fin avec la démolition et le fracas des gravas qui s'écroulent sous le travail des machine est d'une violence !
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Nous n’oublierons jamais!
Merci, Myrte !
Merci alainx, cette chanson me met toujours les larmes aux yeux...
Merci alainx, cette chanson me met toujours les larmes aux yeux...
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Nous n’oublierons jamais!
C'est mon texte préféré. Il parle de construction ,d'aménagement ,d'amour durant des années et puis oui, les années passent et la maison devient trop grande ,il faut s'en séparer mais là c'est pire elle va être démolie .Ca c'est triste
Charlotte- Humeur : tout et rien
RE A : Nous n'oublierons jamais
Une maison c'est un cocon pour la famille , quand on y a vécu plusieurs années , c'est bien difficile de tout quitter à sa démolition , près de notre immeuble , on a aussi démoli une maison et l'ancienne propriétaire y a assisté , seule et j'ai eu mal pour elle .
automne- Humeur : égale
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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