B. Mélange olfactif.

Souvenirs...

Dès qu’on pousse la porte de la boutique, une cloche aigrelette se fait entendre.
Derrière le comptoir, en blouse blanche, des lunettes d’écaille sur le nez, le marchand affiche un air sévère. Je suis chez le droguiste. Je viens acheter du savon vert* pour maman.
Ici, les effluves diverses se mélangent : poudres, peintures, solvants, savons, flacons mystérieux.
Notes épicées, citronnées ou fleuries, flacons mystérieux.
Le droguiste manie le langage comme ses produits : avec précaution. Il donne l’impression d’exercer un métier dangereux.

Je repars sans faire de bruit, enivrée par cette délicieuse alchimie de parfums inoubliables.

100 mots.


* En Belgique,le savon de Marseille liquide mais épais.

Ah le droguiste ! Une boutique en voie de disparition... Je me souviens de toutes ces senteurs ! J'aimais ça, une vraie droguée ! Très bon choix !

Tu m'as rappelé une de mes tantes qui a tenu quelques années une droguerie. On est dans les années 50. Avec ma cousine, on piquait des petits flacons de toutes sortes pour faire des mélanges… improbables…
On on n'avait aucune idée du danger !

Un souvenir pour moi aussi ! Ca sentait le propre chez le droguiste !

Est-ce qu'il existe encore des drogueries ? En tous cas, pas vers chez moi, et pourtant il y en avait une à Monistrol qui était bien achalandée, et où j'aimais me rendre, mais c'était avant...

Chez nous il en existe encore mais peu, vu la difficulté je crois, de détenir des produits dangereux...

A Bruxelles, il reste à ma connaissance une très ancienne droguerie du côté de la Bourse en centre ville.
Les autres, celles de quartier ont disparu. Dommage ! J'aimais bien comme toi les odeurs !