A. Virage.
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A. Virage.
Il y a des virages qu’il faut prendre sans trop réfléchir, ils vous mènent parfois à vous même.*
C’est la leçon que tire Agnès des vacances inattendues qu’elle vient de vivre cet été.
Elle, que son entourage qualifie de psychorigide, admet qu’elle veut tout régenter, tout contrôler, qu’elle est incapable de s’adapter à l’imprévu. Or elle vient de passer quelques jours complètement insensés! Elle ne comprend toujours pas comment elle en est arrivée à lâcher prise, se permettant autant d’écarts à ses principes.
Elle se revoit au début de l’été face à Lisa, sa nièce de 17 ans qui la supplie de l’accompagner au bord de la mer.
Ses amies l’ont laissée tomber, ses vacances sont à l’eau.
-Je n’ai que toi, tante Agnès, mes parents travaillent, tu ne peux pas m’abandonner!
A son grand regret, Agnès n’a pas réfléchi assez longtemps, elle a dit oui, angoissée par ce choix qui est à des années lumières de ses habitudes.
-Je t’accompagnerai a-t-elle dit à Lisa dans un soupir, mais ne compte pas sur moi pour céder à tes caprices, tu me connais, je suis inflexible pour beaucoup de choses et…
-Ne te tracasse pas, tante Agnès, on va s’amuser comme des folles!
-Je déteste ce mot, j’ai plus de 50 ans et je n’ai nulle envie de me comporter “comme une folle”!
En ce premier jour de vacances, la mer est calme, le ciel est bleu, le soleil étincelant, Lisa est impatiente de se baigner.
-On y va tante Agnès?
-Ecoute, cela fait plus de 30 ans que je n’ai plus mis un pied dans l’eau, répond Agnès. Je n’ai pas de maillot et vu mes 20 kilos en trop…
-Allez, viens insiste Lisa, on va t’acheter un maillot de bain, un noir, cette couleur amincit, tu verras!
Dès l’essayage, Agnès constate sa ressemblance avec un cachalot. Impossible de cacher les bourrelets.Et puis zut après tout!
Il n’y a pas grand monde sur la plage, elle va donc essayer d’entrer dans l’eau. Un orteil d’abord, puis les chevilles, les genoux et elle laisse les vagues effleurer ses cuisses. Lisa applaudit!
De retour à l'hôtel, Lisa propose :
-Tu sais, ce serait joli si je mettais du vernis sur les ongles de tes orteils.
-Ah ça, non! Personne n’a jamais touché mes pieds et ce n’est pas aujourd’hui que…
-Regarde, j’en ai du beige, discret. S’il-te-plaît, laisse-moi essayer!
Et voilà, il faut contenter Lisa et Agnès s’en veut de trouver le résultat pas vilain du tout.
Quand Lisa lui chatouille les pieds, elle lui ordonne d'arrêter immédiatement, il y a des limites à tout!
Un soir, elles mangent au Mac Donald. Quelle horreur!
Bof, il faut pourtant reconnaître que le hamburger n'est pas mauvais.
En dessert, la glace qu’elles dégustent en se promenant sur la digue, riant comme des “petites folles” est délicieuse!
Combien de fois Agnès se reproche-t-elle ce laisser-aller, ce comportement inadapté de vieille-fille.
A la fin des vacances, Lisa remercie sa tante, lui assure que grâce à elle, le temps a passé trop vite, qu’elle s’est beaucoup amusée, celle-ci lui répond qu’elle aussi a passé de bons moments.
Agnès est persuadée d’avoir pendant quelques jours eu le sentiment d’être une autre et par moment, elle a aussi ressenti l'impression de se retrouver beaucoup moins coincée, exactement comme elle aurait toujours voulu être, inconsciemment sans doute.
Prendre un virage, sortir du rang, ne pas trop réfléchir à ce qui se fait ou ne se fait pas, vous mène parfois à l’inattendu.
*“Sous le soleil de Soledad” de Laurence Peyrin.
C’est la leçon que tire Agnès des vacances inattendues qu’elle vient de vivre cet été.
Elle, que son entourage qualifie de psychorigide, admet qu’elle veut tout régenter, tout contrôler, qu’elle est incapable de s’adapter à l’imprévu. Or elle vient de passer quelques jours complètement insensés! Elle ne comprend toujours pas comment elle en est arrivée à lâcher prise, se permettant autant d’écarts à ses principes.
Elle se revoit au début de l’été face à Lisa, sa nièce de 17 ans qui la supplie de l’accompagner au bord de la mer.
Ses amies l’ont laissée tomber, ses vacances sont à l’eau.
-Je n’ai que toi, tante Agnès, mes parents travaillent, tu ne peux pas m’abandonner!
A son grand regret, Agnès n’a pas réfléchi assez longtemps, elle a dit oui, angoissée par ce choix qui est à des années lumières de ses habitudes.
-Je t’accompagnerai a-t-elle dit à Lisa dans un soupir, mais ne compte pas sur moi pour céder à tes caprices, tu me connais, je suis inflexible pour beaucoup de choses et…
-Ne te tracasse pas, tante Agnès, on va s’amuser comme des folles!
-Je déteste ce mot, j’ai plus de 50 ans et je n’ai nulle envie de me comporter “comme une folle”!
En ce premier jour de vacances, la mer est calme, le ciel est bleu, le soleil étincelant, Lisa est impatiente de se baigner.
-On y va tante Agnès?
-Ecoute, cela fait plus de 30 ans que je n’ai plus mis un pied dans l’eau, répond Agnès. Je n’ai pas de maillot et vu mes 20 kilos en trop…
-Allez, viens insiste Lisa, on va t’acheter un maillot de bain, un noir, cette couleur amincit, tu verras!
Dès l’essayage, Agnès constate sa ressemblance avec un cachalot. Impossible de cacher les bourrelets.Et puis zut après tout!
Il n’y a pas grand monde sur la plage, elle va donc essayer d’entrer dans l’eau. Un orteil d’abord, puis les chevilles, les genoux et elle laisse les vagues effleurer ses cuisses. Lisa applaudit!
De retour à l'hôtel, Lisa propose :
-Tu sais, ce serait joli si je mettais du vernis sur les ongles de tes orteils.
-Ah ça, non! Personne n’a jamais touché mes pieds et ce n’est pas aujourd’hui que…
-Regarde, j’en ai du beige, discret. S’il-te-plaît, laisse-moi essayer!
Et voilà, il faut contenter Lisa et Agnès s’en veut de trouver le résultat pas vilain du tout.
Quand Lisa lui chatouille les pieds, elle lui ordonne d'arrêter immédiatement, il y a des limites à tout!
Un soir, elles mangent au Mac Donald. Quelle horreur!
Bof, il faut pourtant reconnaître que le hamburger n'est pas mauvais.
En dessert, la glace qu’elles dégustent en se promenant sur la digue, riant comme des “petites folles” est délicieuse!
Combien de fois Agnès se reproche-t-elle ce laisser-aller, ce comportement inadapté de vieille-fille.
A la fin des vacances, Lisa remercie sa tante, lui assure que grâce à elle, le temps a passé trop vite, qu’elle s’est beaucoup amusée, celle-ci lui répond qu’elle aussi a passé de bons moments.
Agnès est persuadée d’avoir pendant quelques jours eu le sentiment d’être une autre et par moment, elle a aussi ressenti l'impression de se retrouver beaucoup moins coincée, exactement comme elle aurait toujours voulu être, inconsciemment sans doute.
Prendre un virage, sortir du rang, ne pas trop réfléchir à ce qui se fait ou ne se fait pas, vous mène parfois à l’inattendu.
*“Sous le soleil de Soledad” de Laurence Peyrin.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Virage.
La jolie phrase que tu cites, tu l'illustres très bien avec cette histoire qui n'est pas aussi anodine qu'elle paraît. Accepter de lâcher prise permet de faire des découvertes insoupçonnées. Cette nièce a réussi un super travail sur sa tante.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Virage.
Je retiens avant tout la dernière phrase de ton texte !
C'est tellement vrai !
L'histoire que tu racontes en est un excellent exemple !
C'est tellement vrai !
L'histoire que tu racontes en est un excellent exemple !
Amanda- Humeur : positivement drôle
RE A : Virage
S'autoriser à vivre autrement , c'est un peu difficile , mais pourquoi ne pas essayer , La tante et la nièce auront finalement passé de bonnes vacances et renouvelleront sans doute l'expérience .
automne- Humeur : égale
Re: A. Virage.
Voilà une histoire que j'ai beaucoup aimée. Une forme de fable qui n'en a pas le nom mais le contenu.
Comment passe-t-on de « vieille fille » à une femme « ordinaire » ? Et bien ça se fait par une relation pleine d'affection réciproque ! Voilà qui est démontré dans cette petite histoire.
Seul on reste recroquevillé, avec d'autres on se déploie… et qui plus est dans un mélange générationnel.
« La psychologie relationnelle par l'exemple » : chapitre un !
Comment passe-t-on de « vieille fille » à une femme « ordinaire » ? Et bien ça se fait par une relation pleine d'affection réciproque ! Voilà qui est démontré dans cette petite histoire.
Seul on reste recroquevillé, avec d'autres on se déploie… et qui plus est dans un mélange générationnel.
« La psychologie relationnelle par l'exemple » : chapitre un !
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alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
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