A - Les tournesols
+2
Myrte
Martine27
6 participants
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 688
Page 1 sur 1
A - Les tournesols
Elle avait apporté des fleurs de tournesol, elle lui tendit le bouquet sans un sourire, sérieuse et concentrée.
Il la contempla.
Elle était belle, des cheveux noirs libres et vivants comme la crinière d'une pouliche sauvage, des yeux d'un bleu de ciel d'été, un corps qu'une statue grecque aurait pu lui envier. Tout en elle l'avait séduit.
Elle était vêtue comme la dernière fois d'une robe rouge dansante qui mettait en valeur ses cheveux et son teint mat.
Elle le regarda longuement puis, comme il n'esquissait aucun geste pour le prendre, elle le posa sur la table basse du salon. Elle tourna les talons et s'en alla.
Pas un mot ne fut prononcé ni d'un côté ni de l'autre. C'était inutile, il savait ce qu'elle attendait de lui.
Le lendemain, à nouveau, elle était là, son bouquet à la main, le fixant, attendant un mot, un geste de sa part.
Mais, pas plus que la veille, il ne bougea.
Il en fut ainsi tous les jours qui suivirent. Elle était là, attendant.
Jour après jour, il commença à trembler.
Jour après jour, sa résolution vacilla de plus en plus.
Jour après jour, sa raison perdit pied.
Ses nuits n'étaient plus qu'insomnies. Ces journées après la traditionnelle rencontre du matin, une longue suite de peurs et de sursauts.
Puis, un matin, enfin, la digue céda.
Elle était là, en rouge, sa gerbe d'or à la main, attendant sans un mot, sans un bruit.
"Tu as gagné" souffla-t-il "je vais le faire".
Pas un son ne franchit ses lèvres, elle se contenta de le suivre du regard tandis qu'il enfilait son manteau et lui emboîta le pas dans la rue.
Il n'osait la regarder.
Enfin, ils arrivèrent devant un bâtiment administratif, ils entrèrent l'un derrière l'autre.
"Que puis-je pour vous Monsieur ?" demanda le planton.
"Pourrais-je vois l'inspecteur en charge de l'affaire sur la disparition de Mademoiselle Vincente ?"
"Avez-vous des renseignements à lui apporter ?"
"C'est moi qui l'ai enlevée, assassinée et enterrée dans le champ de tournesols au lieu-dit Auvers".
Voilà c'était fait.
Il perçut du coin de l'œil un bref scintillement de rouge et d'or, un soupir de contentement que le planton pris pour un courant d'air parcourut le commissariat pour s'éteindre au loin sur des tournesols gorgés de soleil.
Elle était libre, il avait enfin compris qu’on peut tout fuir, sauf sa conscience"
Il la contempla.
Elle était belle, des cheveux noirs libres et vivants comme la crinière d'une pouliche sauvage, des yeux d'un bleu de ciel d'été, un corps qu'une statue grecque aurait pu lui envier. Tout en elle l'avait séduit.
Elle était vêtue comme la dernière fois d'une robe rouge dansante qui mettait en valeur ses cheveux et son teint mat.
Elle le regarda longuement puis, comme il n'esquissait aucun geste pour le prendre, elle le posa sur la table basse du salon. Elle tourna les talons et s'en alla.
Pas un mot ne fut prononcé ni d'un côté ni de l'autre. C'était inutile, il savait ce qu'elle attendait de lui.
Le lendemain, à nouveau, elle était là, son bouquet à la main, le fixant, attendant un mot, un geste de sa part.
Mais, pas plus que la veille, il ne bougea.
Il en fut ainsi tous les jours qui suivirent. Elle était là, attendant.
Jour après jour, il commença à trembler.
Jour après jour, sa résolution vacilla de plus en plus.
Jour après jour, sa raison perdit pied.
Ses nuits n'étaient plus qu'insomnies. Ces journées après la traditionnelle rencontre du matin, une longue suite de peurs et de sursauts.
Puis, un matin, enfin, la digue céda.
Elle était là, en rouge, sa gerbe d'or à la main, attendant sans un mot, sans un bruit.
"Tu as gagné" souffla-t-il "je vais le faire".
Pas un son ne franchit ses lèvres, elle se contenta de le suivre du regard tandis qu'il enfilait son manteau et lui emboîta le pas dans la rue.
Il n'osait la regarder.
Enfin, ils arrivèrent devant un bâtiment administratif, ils entrèrent l'un derrière l'autre.
"Que puis-je pour vous Monsieur ?" demanda le planton.
"Pourrais-je vois l'inspecteur en charge de l'affaire sur la disparition de Mademoiselle Vincente ?"
"Avez-vous des renseignements à lui apporter ?"
"C'est moi qui l'ai enlevée, assassinée et enterrée dans le champ de tournesols au lieu-dit Auvers".
Voilà c'était fait.
Il perçut du coin de l'œil un bref scintillement de rouge et d'or, un soupir de contentement que le planton pris pour un courant d'air parcourut le commissariat pour s'éteindre au loin sur des tournesols gorgés de soleil.
Elle était libre, il avait enfin compris qu’on peut tout fuir, sauf sa conscience"
_________________
Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Les tournesols
Tu sais faire durer le suspens jusqu'à cet aboutissement inattendu, très bien amené et, en plus, malgré l'aveu du crime, c'est beau ! J'aime ce soupir de contentement pris pour un courant d'air qui s'éteint sur les tournesols gorgés de soleil.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A - Les tournesols
Histoire à suspens, puis émouvante !
Tu as très bien amené la fin et j’ai aimé cette conclusion qui bouscule un peu!
Tu as très bien amené la fin et j’ai aimé cette conclusion qui bouscule un peu!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A - Les tournesols
Je ne m'attendais pas du tout à cette fin.
Bravo d'avoir réussi un si long suspens.
Bravo d'avoir réussi un si long suspens.
_________________
Quelle noblesse d'avoir un ami, mais combien plus noble d'être un ami.
- Richard Wagner -
- Richard Wagner -
trainmusical- Humeur : la vie est belle
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Les tournesols
Excellente mise en scène, qui mène à une chute inattendue ! Quelle imagination !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Les tournesols
Une belle originalité pour traiter cette consigne en développant un suspense jusqu'au dénouement final assez inattendu.
Juste une petite remarque : personnaliser les protagonistes plutôt que les appeler « il ou elle » cela aurait donné plus de poids à l'intrigue, ainsi qu'éviter la confusion vers la fin. (« Il perçut du coin de l'œil… » : on hésite sur l'identité de ce « il »)
Juste une petite remarque : personnaliser les protagonistes plutôt que les appeler « il ou elle » cela aurait donné plus de poids à l'intrigue, ainsi qu'éviter la confusion vers la fin. (« Il perçut du coin de l'œil… » : on hésite sur l'identité de ce « il »)
_________________
"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A - Les tournesols
Merci pour ta remarque, je me la note pour une prochaine fois. Mais lorsque le texte est court comme celui-ci, ce n'est pas toujours évident de trouver des prénoms
_________________
Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 688
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum