A. Nous avons invité des villageois

- Toute cette tablée posée pour rien. Tu m’as promis qu’il y aurait au moins dix personnes invitées.

- Oui elles m’ont assuré de venir.

- Arthur! J’ai passé hier tout l’après-midi à faire les magasins, de long en large pour acheter des produits de qualité pour ce repas.

- Je sais Mariette, tu as bien fait.

- Bien fait, bien fait, tu parles… quel gâchis oui.

- Elles vont peut-être encore venir.
     
- Tu es naïf! Nous devions déjeuner à midi, la nuit commence à tomber…

- Oui c’est vrai…

- C’est à pleurer. Je me suis levée tôt, pour cuisiner tout le matin. J’ai cuit de bons rôtis, épluché des légumes tout frais. Mijoté de bonnes sauces. Préparé des hors d’œuvres. Affiné de bons desserts selon la recette de ma grand-mère. Tout ça pour rien.

- Et moi j’ai installé les tables dans la rue, pour qu’on nous voit, mis les couverts. Tout nettoyé afin que tout brille.

- Mais Arthur, avais-tu rappelé aux invités que c’était aujourd’hui?

- Bien sur. Je leur ai écrit en début de semaine de gentils mots. J’en ai profité de joindre l’utile à l’agréable, vu ma fonction de percepteur, en  glissant, dans le même pli, leur décompte d’impôt qu’ils doivent à la commune.