A - Rendez-nous ...

« Nous voulons des coquelicots »  …  Ce slogan rassemble d’ores et déjà plus d’un million de signatures pour exiger l’interdiction des pesticides de synthèse en France*.

En septembre dernier dans ma commune, s’inscrivant dans cette initiative,  notre Association a appelé  ses adhérents et les habitants à se rassembler devant la mairie  autour d’un pot de l’amitié.

Gérard, le Maire, agriculteur retraité, développait le cheminement des pesticides au fil des ans. Les lobbys des fabricants de produits phytosanitaires ont pris le pas sur l’enseignement des lycées agricoles, il y  a une quarantaine d’années.

Les techniciens agricoles incitaient les agriculteurs à traiter  massivement  les récoltes, l’exemple le plus flagrant  et le plus connu : les pommes … Elles sont synonymes de prospérité  du côté de Pompadour,   au prix de détérioration de la santé des paysans mais aussi des riverains des champs de pommiers qui s’étendent à perte de vue sur plusieurs communes.

Récemment, au cours d’une rencontre avec Guy D.,  « pomiculteur »  dans le secteur de Pompadour,  je l’interrogeais sur la question du traitement des arbres fruitiers. Il apparaît que la transition écologique  dont se proclame la plupart des  politiques n’est pas sans poser problème  pour ceux qui vivent de leur production. Certains, dont Guy D., s’orientent vers  l’agriculture raisonnée   qui   a pour objectif de « adapter les apports en éléments fertilisants aux besoins réels des cultures en tenant compte des éléments présents dans le sol et du rendement potentiel de la plante. »
( https://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definitionagriculture_raisonnee )

Notre commune s’enorgueillit d’être une des premières détentrices du label «  territoire bio engagé », ce qui signifie qu’ au moins 8,5 % des surfaces agricoles  sont cultivées en bio.

Cependant, subsiste encore, avec l’agriculture intensive, une cohabitation qui met à mal cette orientation. Elle est caractérisée par la reconstruction d’un bâtiment de type industriel  destiné à accueillir 400, voire 600 veaux de lait élevés en batterie. Des animaux nés généralement dans l’Est européen, nourris avec des poudres fabriquées on ne sait où, contenant certainement  des  céréales et soja OGM. Des animaux qu’il faudra soigner avec des produits vétérinaires afin qu’ils supporte le confinement et l’espace restreint. Des veaux     dont  on ne sait trop où ils  seront consommés … Bénéfice pour la commune :  au maximum, 1,5 emploi au SMIC. Ah oui, il restera les effluents pour rester dans le langage correct, le lisier si vous préférez. Les profiteurs du système ? Les intégrateurs ( à capitaux néerlandais  dans le cas précité) qui fournissent  animaux, nourriture et se chargent ensuite de l’abattage et d’écouler la viande produite par les éleveurs.

Ce qui conforte l’appel des coquelicots  « Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde »!