A. La dame de la mer
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A. La dame de la mer
Marc arriva par le dernier avion, celui de 22 heures. Comme chaque année, il allait entamer sa saison estivale à l’hôtel Campo Del Oro à Ajaccio. Cela faisait quatre ans qu’il venait. Les patrons de l’hôtel l’appréciait. Il était un bon serveur.
Le taxi le déposa à la résidence Corse Azur où il avait l’habitude de loger dans un studio que le directeur de l’hôtel mettait à sa disposition pendant la durée du séjour.
Dès qu’il eut déposé ses bagages, Marc alla sur le balcon face à la mer et contempla la magnifique baie d’Ajaccio scintillante de lumières qui se reflétaient dans la mer. Un ferry illuminé accostait.
Chaque matin, Marc revêtait une tenue de jogging et effectuait le trajet pour se rendre à son travail en courant sur la plage. L’hôtel était à vingt minutes de la résidence. En arrivant, il prenait une douche et enfilait son costume de travail.
Ce matin-là, il s’arrêta sur la plage car il venait de repérer une forme étrange à la surface de l’eau. Cela ressemblait à une silhouette assise sur un rocher. Une statue ? Quel artiste avait eu l’idée saugrenue d’installer une oeuvre en mer ?
Le jeudi était le jour de repos de Marc. Après sa séance de jogging matinale, son grand plaisir était de se plonger dans la mer. La plage, à cette heure-là était encore vide.
Il décida de nager jusqu’à cette drôle de chose qu’il avait remarqué au milieu des flots.
Il l’atteignit rapidement. C’était une sculpture représentant un personnage assis sur un socle cubique. Une silhouette émaciée à la tête austère et dégarnie au bout d’un cou long. Une poitrine décharnée et pendante laissait penser qu’il s’agissait d’une femme. Elle tenait un crâne humain entre ses mains.
Marc pris l’habitude, tous les jeudis, d’aller rendre visite à la dame de la mer. Cela donnait un but à son exercice de natation. Il essayait d’améliorer son crawl.
Ce jeudi-là, un plaisantin s’était amusé à couvrir la tête de la dame d’un bonnet ! En s’approchant de la sculpture, Marc vit qu’il s’agissait d’une cagoule. Il sourit à la vue de ce symbole nationaliste corse. Sa « dame de la mer » était encagoulée !
L’été passait et la chaleur devenait de plus en plus accablante.
Une nuit, alors qu’une énorme pleine lune éclairait anormalement la ville, lui conférant une lueur bleutée irréelle, Marc, insomniaque, s’installa sur la chaise longue de son balcon et laissa filer ses pensées en admirant la baie.
Comme souvent dans ces moments-là, lui venait en tête des images confuses de sa famille, de ses amis, des souvenirs anciens, des endroits où il avait vécu. Soudain, il fut tiré de sa rêverie par un bruissement léger comme un vol de tourterelle. Un chuchotement étrange qui s’approchait de lui. Il entendit alors, dans un doux murmure, comme une voix céleste qui lui dit : « Ne prends pas cette route, ton avenir est tracé, c’est écrit dans les lignes de ta main ». Il sentit alors une main glacée saisir la sienne et cela le réveilla en sursaut.
Ce rêve lui laissa une sensation désagréable. Il avait l’impression que ces doigts qui l’avaient touché dans son rêve étaient ceux de la statue au milieu de l’eau.
Le lendemain, il nagea jusqu’à elle et l’observa avec attention. Il regarda ses mains qui tenaient un crâne. Comme un symbole de mort ? Quel mystère cachait-elle ?
Il raconta son étrange histoire à son collègue Antho. Celui-ci lui répondit : « Il te faudrait rencontrer ma grand-mère, c’est une mazzera, une sorte de sorcière, elle te dirait ce qu’il en est. »
Marc n’aimait pas trop les histoires de sorcières mais il accepta l’invitation par désoeuvrement.
Il fut convenu d’une rencontre la semaine suivante.
Antho passa prendre Marc dans son auto et ils se rendirent à Cuttoli, le village de sa famille. Sa grand-mère habitait une petite maison en pierres au bout de la rue principale. Elle les accueillit chaleureusement avec du café et des beignets de brucciu. Lorsque son petit-fils lui expliqua la raison de leur visite, la grand-mère prit la main de Marc et contempla longuement l’intérieur de sa paume. Puis elle la referma, tenant son poing entre ses deux mains et lui dit :
« Tu devrais faire plus attention à toi. Sois prudent »
C’est à ce moment-là que Salvia, la cousine d’Antho, fit irruption dans la pièce sombre. Marc fut subjugué par sa beauté et sa fraicheur. Ils allèrent se promener dans le village. Marc oublia vite l’étrange sensation que son rêve lui avait laissé, la mazzera et ses recommandations mystérieuses.
Avant de se quitter, ils décidèrent de se revoir la semaine suivante et Marc sentait son coeur tout joyeux à cette idée.
Sur le chemin du retour, Antho et lui chantaient à tue-tête en écoutant la radio.
Arrivés à Ajaccio, Antho s’arrêta à un feu rouge et Marc lui dit : « Je vais descendre ici, je ne suis plus très loin de chez moi »
Alors que son ami traversait la chaussée, Antho entendit un choc brutal.
Il vit dans le rétroviseur Marc allongé sur le bitume. Il sortit précipitamment de l’auto et se rua auprès de Marc. Celui-ci, immobile, respirait difficilement. Quelqu’un appela les secours. Antho tenait la main de son ami. Celui-ci semblait vouloir murmurer quelque chose. Antho se pencha plus près de son visage et, dans un souffle, il l’entendit chuchoter juste avant de s’arrêter de respirer : « C’est… écrit dans… les.. lignes de.. ma main ».
Le taxi le déposa à la résidence Corse Azur où il avait l’habitude de loger dans un studio que le directeur de l’hôtel mettait à sa disposition pendant la durée du séjour.
Dès qu’il eut déposé ses bagages, Marc alla sur le balcon face à la mer et contempla la magnifique baie d’Ajaccio scintillante de lumières qui se reflétaient dans la mer. Un ferry illuminé accostait.
Chaque matin, Marc revêtait une tenue de jogging et effectuait le trajet pour se rendre à son travail en courant sur la plage. L’hôtel était à vingt minutes de la résidence. En arrivant, il prenait une douche et enfilait son costume de travail.
Ce matin-là, il s’arrêta sur la plage car il venait de repérer une forme étrange à la surface de l’eau. Cela ressemblait à une silhouette assise sur un rocher. Une statue ? Quel artiste avait eu l’idée saugrenue d’installer une oeuvre en mer ?
Le jeudi était le jour de repos de Marc. Après sa séance de jogging matinale, son grand plaisir était de se plonger dans la mer. La plage, à cette heure-là était encore vide.
Il décida de nager jusqu’à cette drôle de chose qu’il avait remarqué au milieu des flots.
Il l’atteignit rapidement. C’était une sculpture représentant un personnage assis sur un socle cubique. Une silhouette émaciée à la tête austère et dégarnie au bout d’un cou long. Une poitrine décharnée et pendante laissait penser qu’il s’agissait d’une femme. Elle tenait un crâne humain entre ses mains.
Marc pris l’habitude, tous les jeudis, d’aller rendre visite à la dame de la mer. Cela donnait un but à son exercice de natation. Il essayait d’améliorer son crawl.
Ce jeudi-là, un plaisantin s’était amusé à couvrir la tête de la dame d’un bonnet ! En s’approchant de la sculpture, Marc vit qu’il s’agissait d’une cagoule. Il sourit à la vue de ce symbole nationaliste corse. Sa « dame de la mer » était encagoulée !
L’été passait et la chaleur devenait de plus en plus accablante.
Une nuit, alors qu’une énorme pleine lune éclairait anormalement la ville, lui conférant une lueur bleutée irréelle, Marc, insomniaque, s’installa sur la chaise longue de son balcon et laissa filer ses pensées en admirant la baie.
Comme souvent dans ces moments-là, lui venait en tête des images confuses de sa famille, de ses amis, des souvenirs anciens, des endroits où il avait vécu. Soudain, il fut tiré de sa rêverie par un bruissement léger comme un vol de tourterelle. Un chuchotement étrange qui s’approchait de lui. Il entendit alors, dans un doux murmure, comme une voix céleste qui lui dit : « Ne prends pas cette route, ton avenir est tracé, c’est écrit dans les lignes de ta main ». Il sentit alors une main glacée saisir la sienne et cela le réveilla en sursaut.
Ce rêve lui laissa une sensation désagréable. Il avait l’impression que ces doigts qui l’avaient touché dans son rêve étaient ceux de la statue au milieu de l’eau.
Le lendemain, il nagea jusqu’à elle et l’observa avec attention. Il regarda ses mains qui tenaient un crâne. Comme un symbole de mort ? Quel mystère cachait-elle ?
Il raconta son étrange histoire à son collègue Antho. Celui-ci lui répondit : « Il te faudrait rencontrer ma grand-mère, c’est une mazzera, une sorte de sorcière, elle te dirait ce qu’il en est. »
Marc n’aimait pas trop les histoires de sorcières mais il accepta l’invitation par désoeuvrement.
Il fut convenu d’une rencontre la semaine suivante.
Antho passa prendre Marc dans son auto et ils se rendirent à Cuttoli, le village de sa famille. Sa grand-mère habitait une petite maison en pierres au bout de la rue principale. Elle les accueillit chaleureusement avec du café et des beignets de brucciu. Lorsque son petit-fils lui expliqua la raison de leur visite, la grand-mère prit la main de Marc et contempla longuement l’intérieur de sa paume. Puis elle la referma, tenant son poing entre ses deux mains et lui dit :
« Tu devrais faire plus attention à toi. Sois prudent »
C’est à ce moment-là que Salvia, la cousine d’Antho, fit irruption dans la pièce sombre. Marc fut subjugué par sa beauté et sa fraicheur. Ils allèrent se promener dans le village. Marc oublia vite l’étrange sensation que son rêve lui avait laissé, la mazzera et ses recommandations mystérieuses.
Avant de se quitter, ils décidèrent de se revoir la semaine suivante et Marc sentait son coeur tout joyeux à cette idée.
Sur le chemin du retour, Antho et lui chantaient à tue-tête en écoutant la radio.
Arrivés à Ajaccio, Antho s’arrêta à un feu rouge et Marc lui dit : « Je vais descendre ici, je ne suis plus très loin de chez moi »
Alors que son ami traversait la chaussée, Antho entendit un choc brutal.
Il vit dans le rétroviseur Marc allongé sur le bitume. Il sortit précipitamment de l’auto et se rua auprès de Marc. Celui-ci, immobile, respirait difficilement. Quelqu’un appela les secours. Antho tenait la main de son ami. Celui-ci semblait vouloir murmurer quelque chose. Antho se pencha plus près de son visage et, dans un souffle, il l’entendit chuchoter juste avant de s’arrêter de respirer : « C’est… écrit dans… les.. lignes de.. ma main ».
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. La dame de la mer
Une étrange histoire (corse bien sûr) qui nous prend aux tripes comme on dit. J'en ai des frissons...
Myrte,
Myrte,
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. La dame de la mer
Belle histoire mystérieuse!
On peut se rendre compte combien tu connais la Corse et combien tu l'aimes.
On peut se rendre compte combien tu connais la Corse et combien tu l'aimes.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. La dame de la mer
L'histoire est vraiment intéressante, sa construction bien faite.
Hélas, trois fois hélas, cette manière de présenter en faisant des paragraphes et des paragraphes, on dirait du saucisson découpé en rondelles. Cela rend VRAIMENT la lecture très fatigante et on perd l'attention. On dirait que l'auteur balbutie comme un bègue.
C'est vraiment très dommage. La présentation compte autant que le contenu.
Du coup je suis un peu déçu quand même.
Je te conseille de rassembler en véritables paragraphes., Qui font sens et soutiennent la dramaturgie Cinq ou six guère plus !
C'est vraiment dommage de gâcher un texte aussi bon par une mauvaise présentation.
Hélas, trois fois hélas, cette manière de présenter en faisant des paragraphes et des paragraphes, on dirait du saucisson découpé en rondelles. Cela rend VRAIMENT la lecture très fatigante et on perd l'attention. On dirait que l'auteur balbutie comme un bègue.
C'est vraiment très dommage. La présentation compte autant que le contenu.
Du coup je suis un peu déçu quand même.
Je te conseille de rassembler en véritables paragraphes., Qui font sens et soutiennent la dramaturgie Cinq ou six guère plus !
C'est vraiment dommage de gâcher un texte aussi bon par une mauvaise présentation.
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. La dame de la mer
Alain je découvre ton message et te remercie pour les conseils que tu me donnes. J'aime ce genre de critiques car elles font avancer. Franchement, je n'avais pas conscience de "saucissonner" ainsi. Tu m'avais déjà fait ce reproche pour un autre texte. Je vais essayer d'améliorer ça. Merci.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. La dame de la mer
Ce que j'ai surtout aimé dans ton texte c'est la façon dont tu te sers de quelques détails pour bien profiler ton personnage et décrire le décor corse. Pour le personnage se sont ses habitudes, pour la corse se sont des prénoms des noms de villages, un plat local etc. C'est bien rendu.
Virgul- Humeur : Optimiste
Re: A. La dame de la mer
Sachant que c'était ta photo, j'étais impatient de lire ton texte et je ne suis pas déçu, je ressens que tu es vraiment sur place, tu connais ta région
Une histoire bien menée qui finit avec beaucoup de tristesse.
Peut-être pas faux le commentaire d'Alainx, mais il est plus expérimenté que moi pour ces remarques
Et tu as raison Myrte, c'est comme ça que nous progressons, en tout cas pour moi aussi.
Une histoire bien menée qui finit avec beaucoup de tristesse.
Peut-être pas faux le commentaire d'Alainx, mais il est plus expérimenté que moi pour ces remarques
Et tu as raison Myrte, c'est comme ça que nous progressons, en tout cas pour moi aussi.
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Quelle noblesse d'avoir un ami, mais combien plus noble d'être un ami.
- Richard Wagner -
- Richard Wagner -
trainmusical- Humeur : la vie est belle
Re: A. La dame de la mer
Tu ancres ton histoire dans cette Corse que tu connais bien et c'est du coup très agréable à lire. Et j'admire comment tu passes de la statue dans la mer à la visite à une "medium" et à une fin très loin de la statue
Bravo pour ton imagination
Bravo pour ton imagination
Sherkane
Re: A. La dame de la mer
Super histoire, un brin fantastique comme je les aime !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A. La dame de la mer
Une histoire rondement menée, intéressante et qui m'a fait frissonner à la fin...
Bravo Myrte, belle écriture !
Bravo Myrte, belle écriture !
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
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