A- Une bonne paire de chaussures

Le GR10, j’en connais quelques morceaux puisque pendant douze ans j’ai eu la chance de l’emprunter par petits bouts lors de mes randonnées. Ces journées à crapahuter sur ces montagnes pourraient m’avoir lassée. Bien au contraire et depuis plus d’un an que je m’en suis éloignée, j’en rêve presque chaque nuit. Bien sûr, je sais que j’y reviendrai, que je foulerai à nouveau ces sentiers, bien moins souvent, moins entraînée mais toute aussi motivée.

Alors mon rêve impossible ne pouvait qu’avoir un lien avec cette chaîne de montagne:
La traversée des Pyrénées d’Ouest en Est par le GR10, seule et en semi-autonomie. Cinq-cents kilomètres à parcourir du golfe de Gascogne à la Méditerranée. Relier les grands sommets aux vallées profondes. Traverser les villages au petit matin ou à la nuit tombée. Poser la tente au plus près du ciel pour voir face à moi le soleil se lever et le regarder se coucher du côté de l'océan avant de m’endormir exténuée mais sereine et les yeux débordant de la beauté de tous ces paysages traversés.

Débuter au niveau de la mer, traverser le Pays Basque et ses collines verdoyantes, ses villages aux maisons typiques, volets rouges et piments accrochées aux balcons puis entrer en Béarn, admirer la vallée d’Asp  et l’impressionnant cirque de Lescun. Faire un clin d’œil à l’Ossau avant de plonger en Hautes Pyrénées et côtoyer les plus grands : Vignemale, Gavarnie, Pic du Midi, Aneto et j’en passe.
Finir par la partie que je connais à peine, les Pyrénées Orientales et son totem le Canigou, avant de plonger vers banyuls, la grande bleue et le but ultime de mon voyage.

Cinquante jours de marche, de sueur, de fatigue, de découragement parfois, d’espoir à nouveau, de plaisir, et au bout des souvenirs à jamais ancrés dans ma mémoire.

Il y a vingt-sept ans de ça, nous sommes partis à deux pour quatre jours de randonnée en autonomie complète sur un bout de ce GR10, du côté de Cauterets. J’ai vécu là une partie infime de ce que je décris plus haut : sueurs, découragement parfois et surtout du bonheur à tout va. Et je suis rentrée chez moi les yeux brillants avec dans mon ventre un petit être conçu tout là-haut, à 2000 m d’altitude.

De ces années passées près des montagnes, de ces randonnées qui m’ont fait découvrir des décors inoubliables, il me reste les photos, les souvenirs, et ce rêve impossible que d’autres réalisent chaque année, des sportifs mais aussi des gens comme vous et moi qui se lancent un défi et dont je suis le parcours avec admiration.

Je comprend tout à fait ton rêve Cassy car j'adore la montagne mais je ne suis pas partie plus de deux ou trois jours en randonnée et en autonomie. J'ai découvert les Pyrénées des pays basques il y a longtemps et j'en ai gardé un souvenir merveilleux. Faire une telle traversée relève de l'exploit ! Mais pourquoi pas, ce n'est pas impossible. Ici, je fais des morceaux du GR20 car le faire d'un bout à l'autre est très difficile aussi.