A. Le petit dernier.

Dans la famille, nous étions déjà 3 filles quand Papa nous a annoncé la naissance d'un petit frère qu'on appellerait Jean.
J'avais 8 ans et j'ai fait "pff !", ce qui n'a pas fait plaisir à maman.
Qui était ce trouble fête, ce braillard qui nous éveillait la nuit et qui devait absolument dormir la journée à des heures qui ne m'arrangeaient pas du tout?
Je me souviens des : " Ne réveillez pas le petit frère! " " Chut! Le petit frère dort! "
Or, à cette époque, j'étais particulièrement bruyante et je ne tenais pas en place. Alors quand une personne s'extasiait devant ce bébé joufflu et tellement mignon, j'aurais volontiers proposé de le prêter pour quelques jours ou plus si affinités, le temps de reprendre mes jeux d'avant et d'arrêter de marcher sur la pointe des pieds!

Puis Jean, a grandi et je suis devenue fan absolue du petit garçon qui a très vite compris qu'il pouvait trouver refuge auprès de ses 3 soeurs lorsque les parents le punissaient ou lui refusaient la moindre chose. J'étais sa préférée et je le suis restée.
A 5 ans il était passionné par les trains et c'était main dans la main que nous allions le long du chemin de fer rien que pour voir les locomotives tirant un nombre faramineux de wagons. Il restait bouche bée devant ce spectacle dont il ne se lassait pas.

Les années ont passé et comme toujours, la différence d'âge s'est estompée au fil du temps.
Adultes, très proches l'un de l'autre, nous nous sommes soutenus dans les épreuves et nous nous sommes réjouis ensemble de ce qui nous arrivait de meilleur.

Il avait 59 ans quand il est décédé brusquement, laissant deux enfants inconsolables dont mon neveu François son fils trisomique, 33 ans, à qui il a été bien difficile d'expliquer l'insoutenable.

Même si mes soeurs et moi sommes toujours heureuses de nous retrouver, de nous rappeler de bons souvenirs, il y a toujours pour moi ce manque, cette absence douloureuse, pesante : celle de mon petit frère.

Un récit touchant, bouleversant.
Tu commences dans la légèreté, ce petit frère gênant tes jeux.
Et puis votre attirance mutuelle se fait petit à petit grâce aux trains ( j'en connais un ici qui va être content, notre modo musical !)
Adultes et proches, j'imagine bien ton chagrin et la place vide...
Contente de te lire, la preuve qu'on peut toujours trouver le temps d'écrire si on le veut.

La construction du récit est une réussite. Ça commence comme une histoire ordinaire, le petit frère nouveau-né qui dérange l'ordre établi. Et puis la relation forte qui se noue, avec le petit frère qui finit par devenir grand et la fratrie s'unifie. Et puis le temps des épreuves, un temps auquel nul n'échappe. Les plaies se réparent mais si on touche la cicatrice la douloureuse sensation du manque revient.
Merci pour ce texte qui touche profondément.

Je rejoins les commentaires précédents.
Une histoire bien ficelée et touchante.

On devine dans ton récit la complicité entre la grande sœur et le petit frère , puis le chagrin de l'avoir perdu trop tôt , le manque qui perdurera car la famille ne sera plus jamais la même . Ton texte est émouvant .

Un texte touchant qui ne laisse pas indifférent. Merci pour ton texte Zephirine et pour l'émotion que tu nous a fait partagé dans ses mots.

J'ai été profondément émue par ton texte authentique et sensible. Je ne peux même pas imaginer perdre ma sœur ou mon frère. Ils sont tellement une part de soi-même.

Je suis très touchée par ton texte et l'histoire que tu nous livres là avec beaucoup de naturel et de sensibilité, merci pour ce texte Zéphyrine

Merci Plumentête, pour la belle consigne que tu nous a proposée !
J’ai été  heureuse de partager avec les kaleidoplumiens le bonheur que j’ai éprouvé d’avoir un petit frère.

Ton récit est très touchant. Tu écris très bien ta relation avec ton petit frère au fil des années.

Le bonheur simple d’une fratrie, et puis le drame. C’est un texte simple mais tout en émotion que tu nous livres . Difficile de ne pas être touché à la lecture