A. Lettre à un ami

Très cher ami,
Vous qui pénétrez dans mon cœur ne faites pas attention au désordre.

En fait j’aurais du commencer ma lettre par » Très cher F » car c’est plus vrai et vous me comprenez, j’en suis sûre. Oui dans ma tête il y a parfois du désordre mais ce n’est pas bien grave car vous me connaissez mieux que quiconque et je dirais même, mieux que moi. Rappelez vous la première fois que nous nous sommes rencontrés.

C’était il y a bien longtemps j’étais jeune , vous étiez de 15 ans mon aîné et beau comme un dieu. Non je n’exagère pas ce sont mes yeux qui vous voyaient ainsi .

C’était en Afrique dans la brousse où je venais de débarquer avec pour tout bagage mon envie de découvrir un monde nouveau .

J’ai ainsi vu pour la première fois ,une nouvelle terre celle du Rwanda avec ses collines , ses volcans, une nouvelle vie où je n’étais plus une petite fille mais une adulte avec des responsabilités celle de professeur de français, de science et de calcul.

Rappelez vous : c’est vous qui m’avez expliqué parfois ce que je devais parfois enseigner le lendemain à mes élèves . C’est par vous que j’ai compris, dessins à l’appui, comment fonctionnaient les écluses !

Notre logement ( je dis notre car je n’étais pas seule il y avait là aussi mon amie M. )était dénué de tout confort (mais qu’est qu’on s’en fout à 18 ans) sans eau ( uniquement à l’extérieur) sans électricité( des lampes à pétrole nous convenait très bien.

Encore une fois grâce à vous, nous pouvions disposer de votre salle de bain une fois par semaine le dimanche.
J’oublie de préciser que vous étiez missionnaire de la compagnie des Père blancs et que vous et vos confrères disposiez d’une certaine aisance que nous , les deux jeunes filles, n’avions pas.

Le week end nous partions parfois avec vous dans votre volkswagen dans le parc de la Kagera . Quel bonheur de faire connaissance avec nos ancêtres les gorilles ou encore toutes ces animaux sauvages que je n’avais vu auparavant que dans un zoo à Anvers en Belgique. Ah quelle excitation à la vue d’éléphants de lions, d’antilopes en pleine savane.

Je vous dois beaucoup de mes bonheurs d’autrefois .

Vous n’êtes plus de ce monde mais je suis sûre que là où vous êtes vous pouvez encore me lire . Vous avez tout le temps devant vous.

Je ne sais quand je vous reverrai .
Peu importe, je sais que je vous reverrai.
Charlotte.

C'est un beau récit qui n'est pas seulement l'évocation de souvenirs. On y sent tout ton engagement de jeune fille/femme. Et puis tu évoques avec justesse ces personnes qui nous ont marqué positivement par l'exemple de leur vie et ont éveillé en nous ce que nous présentions que nous pouvions devenir.
Bienheureux « accoucheurs de personnalité » si je puis me permettre cette expression.
Ils nous restent présents à jamais et toujours quelque peu guides aux heures nécessaires.
Un très beau texte vivant..

Que de souvenirs pour toi ces années passées au Rwanda!
Quel bonheur d'avoir rencontreé une personne qui a pris soin de toi!
Ma soeur a suivi un peu le même parcours et elle aussi a eu la chance de rencontrer un missionnaire qui l'a beaucoup aidée à s'adapter.

Tu écris une lettre à cet homme qui n'est plus mais on peut vraiment se rendre compte qu'il aurait été très heureux de la lire...mais ne la lira-t il pas?

Je me souviens qu'un jour tu m'avais parlé de lui. Tes yeux brillaient.
Comme je comprends mieux aujourd'hui ta tristesse quand il est parti dans les étoiles.

Belle évocation de ton engagement pour cette Afrique que tu aimes tant !

Encore une lettre chargée d'émotion.

Tes plus beaux textes sur kaleidoplumes sont ceux qui parlent de l’Afrique, sans doute parce que tu y mets tout l’amour que tu as pour cette terre . Et encore une fois je suis émue par tes mots qui nous entraînent dans cet ailleurs que je ne connais pas, grâce à ton guide que tu n’as jamais oublié .

J'ai adoré lire ton texte, Charlotte. Un passionnant et émouvant épisode de ta vie !

Cette époque où tu as vécu au Rwanda, est certainement l'une des plus belles de ta vie, Charlotte, cela se sent dans tes mots. Et de plus, tu l'évoques régulièrement. J'aime lorsque tu en parles.

J'aime beaucoup cette narration  
de la découverte de cette terre d'Afrique, le Rwanda en particulier qui a tant souffert
et ce Père Blanc   est digne de la reconnaissance que tu lui portes .

Ce sont de bons souvenirs malgré les conditions de vie difficiles , une expérience qu'on n'oublie pas .

Une belle lettre en mémoire d'une personne marquante dans une région qui reste incrustée toute sa vie.

...vous étiez de 15 ans mon aîné et beau comme un dieu. Non je n’exagère pas ce sont mes yeux qui vous voyaient ainsi

J'aime beaucoup l'expression de ce ressenti d'une personne qu'on admire.

On sent au fil de tes textes (trop rares à mon goût) tout ton amour pour le Rwanda
Tu as eu de la chance de rencontrer ce missionnaire et c'est une belle lettre que tu lui écris