C. Pierre Lemaitre
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C. Pierre Lemaitre
Je ne vais pas vous parler d’un livre en particulier mais d’un auteur : Pierre Lemaitre. La plupart d’entre nous le connaissons pour sa trilogie : Au revoir là-haut (prix Goncourt 2013), Couleurs de l’incendie et Miroir de nos peines.
J’avais lu le premier à sa sortie, je l’avais beaucoup aimé.
C’est récemment, que j’ai découvert les suivants que j’ai tout autant appréciés. Je n’ai pu alors m’empêcher, ces dernières semaines, de rechercher à la bibliothèque de mon quartier tous les livres de cet auteur. J’ai alors découvert Le grand monde, le serpent majuscule, Trois jours et une vie, Cadres noirs.
J’ai tendance à mélanger les histoires, d’autant que l’auteur reprend souvent ses personnages d’un livre à l’autre, c’est pourquoi j’aurais du mal à parler d’un seul de ses livres. Je préfère dire ce que j’aime dans l’écriture de Pierre Lemaitre : sa façon de croiser les histoires de plusieurs personnages, tout en ménageant le suspens, son style qui me happe dès les premiers mots et me fait entrer rapidement dans ses pages au point de ne plus pouvoir lâcher le livre, sa façon, dans la trilogie, de mêler la grande histoire (celle de l’entre-deux guerres) à celle de ses personnages qui, dans cette France qui bascule dans le chaos, révèle les héros, les salauds, les menteurs, les lâches, l’humanité quoi, avec humour et même parfois des expressions un peu crues qui le rende familier. J’aime son talent à mettre en évidence l’absurdité de certaines situations.
Comme extrait, j’ai choisi le début du livre Miroir de nos peines :
Ceux qui pensaient que la guerre commencerait bientôt s’étaient lassés depuis longtemps, M. Jules le premier. Plus de six mois après la mobilisation générale, le patron de La petite Bohême, découragé, avait cessé d’y croire. A longueur de service, Louise l’avait même entendu professer qu’en réalité « cette guerre, personne n’y avait jamais vraiment cru ». Selon lui, ce conflit n’était rien d’autre qu’une immense tractation diplomatique à l’échelle de l’Europe, avec des discours patriotiques spectaculaires, des annonces tonitruantes, une gigantesque partie d’échec dans laquelle la mobilisation générale n’avait été qu’un effet de manches supplémentaire. Il y avait bien eu quelques morts ici et là -« D’avantage, sans doute, qu’on ne nous le dit ! »-, cette agitation dans la Sarre, en septembre, qui avait couté la vie à deux ou trois cents bonhommes, mais enfin, « c’est pas ça, une guerre! » disait-il en passant la tête par la porte de la cuisine. Les masques à gaz reçus à l’automne, qu’on oubliait aujourd’hui sur le coin du buffet, étaient devenus des sujets de dérision dans les dessins humoristiques. On descendait aux abris avec fatalisme, comme pour satisfaire à un rituel assez stérile, c’était des alertes sans avions, une guerre sans combats qui trainait en longueur. La seule chose tangible était l’ennemi, toujours le même, celui avec qui on se promettait de s’étriper pour la troisième fois en un demi-siècle, mais qui ne semblait pas disposé, lui non plus, à se jeter à corps perdu dans la bagarre. Au point que l’état major, au printemps, avait permis aux soldats du front…(là, M. Jules passait son torchon dans l’autre main et pointait son index vers le ciel pour souligner l’énormité de la situation…) de cultiver des jardins potagers ! « Je te jure… », soupirait-il.
J’avais lu le premier à sa sortie, je l’avais beaucoup aimé.
C’est récemment, que j’ai découvert les suivants que j’ai tout autant appréciés. Je n’ai pu alors m’empêcher, ces dernières semaines, de rechercher à la bibliothèque de mon quartier tous les livres de cet auteur. J’ai alors découvert Le grand monde, le serpent majuscule, Trois jours et une vie, Cadres noirs.
J’ai tendance à mélanger les histoires, d’autant que l’auteur reprend souvent ses personnages d’un livre à l’autre, c’est pourquoi j’aurais du mal à parler d’un seul de ses livres. Je préfère dire ce que j’aime dans l’écriture de Pierre Lemaitre : sa façon de croiser les histoires de plusieurs personnages, tout en ménageant le suspens, son style qui me happe dès les premiers mots et me fait entrer rapidement dans ses pages au point de ne plus pouvoir lâcher le livre, sa façon, dans la trilogie, de mêler la grande histoire (celle de l’entre-deux guerres) à celle de ses personnages qui, dans cette France qui bascule dans le chaos, révèle les héros, les salauds, les menteurs, les lâches, l’humanité quoi, avec humour et même parfois des expressions un peu crues qui le rende familier. J’aime son talent à mettre en évidence l’absurdité de certaines situations.
Comme extrait, j’ai choisi le début du livre Miroir de nos peines :
Ceux qui pensaient que la guerre commencerait bientôt s’étaient lassés depuis longtemps, M. Jules le premier. Plus de six mois après la mobilisation générale, le patron de La petite Bohême, découragé, avait cessé d’y croire. A longueur de service, Louise l’avait même entendu professer qu’en réalité « cette guerre, personne n’y avait jamais vraiment cru ». Selon lui, ce conflit n’était rien d’autre qu’une immense tractation diplomatique à l’échelle de l’Europe, avec des discours patriotiques spectaculaires, des annonces tonitruantes, une gigantesque partie d’échec dans laquelle la mobilisation générale n’avait été qu’un effet de manches supplémentaire. Il y avait bien eu quelques morts ici et là -« D’avantage, sans doute, qu’on ne nous le dit ! »-, cette agitation dans la Sarre, en septembre, qui avait couté la vie à deux ou trois cents bonhommes, mais enfin, « c’est pas ça, une guerre! » disait-il en passant la tête par la porte de la cuisine. Les masques à gaz reçus à l’automne, qu’on oubliait aujourd’hui sur le coin du buffet, étaient devenus des sujets de dérision dans les dessins humoristiques. On descendait aux abris avec fatalisme, comme pour satisfaire à un rituel assez stérile, c’était des alertes sans avions, une guerre sans combats qui trainait en longueur. La seule chose tangible était l’ennemi, toujours le même, celui avec qui on se promettait de s’étriper pour la troisième fois en un demi-siècle, mais qui ne semblait pas disposé, lui non plus, à se jeter à corps perdu dans la bagarre. Au point que l’état major, au printemps, avait permis aux soldats du front…(là, M. Jules passait son torchon dans l’autre main et pointait son index vers le ciel pour souligner l’énormité de la situation…) de cultiver des jardins potagers ! « Je te jure… », soupirait-il.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: C. Pierre Lemaitre
Je ne connais pas , merci de me donner envie
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: C. Pierre Lemaitre
Je les ai lus tout les deux et comme toi, je trouve que de retrouver les mêmes personnages dans plusieurs livres demande un peu d’adaptation..
J’aime beaucoup cet auteur!
J’aime beaucoup cet auteur!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: C. Pierre Lemaitre
Alors donc : question existentielle que je me pose à moi-même, personnellement, égocenté sur mon « petit je », que c'est à moi qu'il est : - pourquoi, mais pourquoi donc, n'ai-je jamais lu un bouquin de Pierre Lemaître ?
J'ai adoré le film de Dupontel même si c'est une adaptation, et que le genre de littérature que tu décris a tendance à bien me plaire.
Excuse non vérifiée trouvée à l'instant : probablement que le mélange des personnages sur plusieurs livres me gênerait aussi.
Bon, je note sur mon Kindle.
_________________
"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: C. Pierre Lemaitre
J'ajoute que cet après-midi, je vais au cinéma voir Couleurs de l'incendie adapté par Clovis Cornillac.
Myrte- Humeur : Curieuse
RE C : Pierre Lemaitre
Trois jours et une nuit , c'est le livre de Pierre Lemaitre que j'ai retenu . J'ai ressenti profondément ce drame qui a endeuillé toute la région , j'ai vécu l'angoisse des habitants et l'horreur de ce crime .
automne- Humeur : égale
Re: C. Pierre Lemaitre
Je découvre cet auteur que je ne connais pas du tout !!!
Brigou- Humeur : Généralement joyeuse et optimiste
Re: C. Pierre Lemaitre
Tout comme plusieurs d'entre vous, je n'ai jamais lu de livre de Pierre Lemaître, dont j'ignorais même l'existence... mais je pense remédier à ce manque la prochaine fois que j'irai chercher des livres à la médiathèque.
_________________
Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
Re: C. Pierre Lemaitre
Un auteur que je ne connaissais pas, ne me laisse pas indifférent.
Au fait le début de Miroir de nos peines me fait un peu penser à l'actualité d'aujourd'hui qui se répète, non?
Au fait le début de Miroir de nos peines me fait un peu penser à l'actualité d'aujourd'hui qui se répète, non?
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Quelle noblesse d'avoir un ami, mais combien plus noble d'être un ami.
- Richard Wagner -
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trainmusical- Humeur : la vie est belle
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