Allô, Allô, êtes - vous ...

Voulez-vous des nouvelles fraîches ?

Oui, alors je  peux vous narrer une conversation téléphonique de ce jour.

Dring, dring, dringggg …

- Allô, Monsieur  …    Êtes - vous  propriétaire de votre maison ?

- Ça dépend  …

-  Monsieur, je répète, êtes-vous propriétaire  de …

- Je vous ai dit : ça dépend

- Monsieur , Etes-vous  … ?

- Je ne sais pas …

- Êtes – vous  proprié  … ?

- Je ne sais pas … Je ne sais pas  si j’ai fini de payer …

- Etes-vous locataire ou propriétaire ?

- Ça dépend, je ne sais pas si j’ai fini de p …

Au revoir,  Monsieur !

Discours ordinaire, direz-vous  … Pas tout à fait : la dame, quoique avec  un léger accent, car sans doute appelant de fort loin de ma campagne, cause un français très orthodoxe. Je réponds en occitan, et manifestement, l’interlocutrice s’interroge :
- Le Monsieur est-il sain d’esprit ? Ma formation scolaire, et de surcroît mon employeur    du moment  ne m’ont pas préparée  à  dialoguer avec  des clients éventuels usant d’un  « Système linguistique essentiellement oral, utilisé sur une aire réduite et dans une communauté déterminée (généralement rurale), et perçu par ses utilisateurs comme inférieur à la langue officielle » (définition du Larousse).

Ouais,  me voilà donc catalogué :  parlant  patois, je suis donc un « inférieur » intervenant sur une  « aire réduite ».   Et le Larousse n’a pas complètement tort : notre patois varie d’une commune à l’autre, et rares, très rares sont celles et ceux  qui peuvent écrire l’occitan, voir lire sans de grandes difficultés ce qu’écrivent  les occitanistes avec leur vocabulaire, leurs  règles de grammaire sensées être communes à toute l’Occitanie : de Pau à Nice  et jusqu’à Limoges  …

Car voyez-vous, l’occitan est une langue qui se perd et c’est bien dommage.  Remarquez, il y  autre chose aussi qui se perd.   Des calottes, notamment  quand le téléphone  interrompt ma sacro-sainte  sieste et  un bip-bip-bip au bout du fil   que   le déballage de mes connaissances en occitan  laisse de marbre.

En conclusion, j’en serais presque à attendre avec impatience le prochain coup de fil  pour régaler mon interlocutrice de quelques vannes occitanes …  A moins que j’entonne « se canto » …
http://mtcn.free.fr/lyrics/se-canto.php?lng=fr

Ah Catsoniou! Tout d'abord, crois moi : Comme toi je deviens plus qu'allergique à ces coups de téléphone intempestifs!
Il faut que ça cesse!
Ne nous enervons pas...
Cette conversation est un peu ubuesque, non?
Tu t'es bien défendu. Je suis d'accord avec toi sur toute la ligne!

Mais non, l'occitan ne mourra pas!
Le patois local que l'on interdisait autrefois dans les cours d'écoles y est aujourd'hui enseigné !

Moi, je ne réponds plus aux numéros inconnus. Je me dis que si c'est quelqu'un qui désire me joindre, et dont je ne connais pas le numéro, ce quelqu'un me laissera un message sur le répondeur.
C'est vrai que c'est vraiment pénible, surtout lorsqu'il y a des appels une dizaine de fois par jour !

Merci pour ce billet plein d'humour, Catsoniou !

Merci cats jnai bien ri en te lisant
Surtout de l’impatience de ces perturbateurs qui ne peuvent avoir un vrai dialogue avec toi car ils suivent un squelette de réponses

Bien sûr il est tentant de ne pas décrocher aux numéros inconnus .
On ne le peut pas toujours . Parfois on attend une réponse quelconque (pole emploi, caisse de sécu ...)

Et puis parfois , il est agréablement régressif de faire des blagues téléphoniques inversées
Juste en répondant n’importe quoi .

J’ai déjà répondu avec une voix d’ado : nan ma motter est pas là

Ou

« bonjour, pompes funebres durand j’écoute ... »

Bah l’éfant Qui est en nous aime jouer quand son adulte est en vacances

Eva Alix tu me donnes des idées!

Le mieux c'est de ne pas parler lors d'un appel intempestif. Comme il vient souvent de l'étranger, la personne ne peut rester longtemps au tél et st obligée de raccrocher !

Dommage que je n'ai pas suffisamment de temps
Sinon, j'aurais réalisé une étude : quel % d'interlocuteurs de ce genre comprend l'occitan ...
Aujourd'hui, le Monsieur qui voulait me causer de Mutuelle Santé
avait l'air de comprendre mon patois.
Alors j'ai conté des fadaises :
j'ai 90 ans, Mutuelle ? connais pas . Attendez, je demande à mon chien ...
C'est l'été, faut en profiter pour rire un peu !