A. Tout était désillusion

La fillette était assise au bord de la rivière, elle était dans ses pensées. Tout était désillusion en elle, elle avait tant attendu de cette amitié. Mais elle avait été trompée, cette soi-disant amie avait joué avec elle, elle s'était moquée d'elle, elle n'avait pas tenu sa promesse.

Les belles paroles, elle lui en avait dites pourtant.
- Tu seras ma meilleure amie pour la vie ! Je n'en aurai pas d'autre. Tu seras la seule, l'unique ! Personne ne pourra nous séparer !

Tu parles... Elle l'avait abandonnée comme un objet inutile, et encombrant. Il avait fallu que l'autre, la timorée, lui fasse les yeux doux pour qu'elle se détourne d'elle. Elle ne la regardait même plus, c'était comme si elle n'existait plus.

Elle se rappelait ces moments de complicité et d'échanges, de fous-rire aussi. Mais comment pouvait-on oublier, renier même, une si belle entente, une si belle amitié ? Elle n'arrivait pas à comprendre. Elle ne changeait pas elle, quand elle aimait les gens, ça durait toute la vie. Mais peut-être avait-elle tort ? Peut-être était-ce elle qui était dans le faux ? Elle ne savait plus. Elle n'arrivait même pas à la détester. De toute façon, elle ne connaissait pas la colère, l'injustice, oui, la tristesse, oui, mais pas la colère. Devrait-elle changer pour moins souffrir ? Elle ne le pourrait pas, elle le savait. Son cœur avait tant d'amour en lui, il n'y avait aucune once de méchanceté.

Elle la vit arriver au loin, avec sa nouvelle amie. Elle se releva rapidement et préféra s'éloigner, elle ne voulait pas affronter son regard, ou pire, que son ancienne amie fasse comme si elle ne la voyait pas. Des larmes coulèrent sur ses joues, elle avait le cœur triste... Le chat, son fidèle compagnon des jours de peine, la suivit, mélancolique lui aussi.