A. Ne dîtes rien à papa et maman

Monsieur le Curé, vous n’étiez pas content de moi dimanche dernier.
Pour ça que ze viens me confesser.  
Ze ferai tout ce que vous me demanderez de faire, mais ne dîtes rien à Papa et Maman.

Vous m’avez dit que z’ai très mal assumé mon devoir de servant de messe.

Vous vous êtes plaint que z’arrêtais pas de bavarder, que mes mots ne convenaient pas à vos litanies.

Me rappelle plus très bien, mais ze crois que z’ai pas arrêté de jouer avec la clochette. Pourtant rigolo, les fidèles se levaient et s’agenouillaient tout le temps sans savoir pourquoi.

Vous avez interrompu l’office parce que z’ai vidé sans faire exprès l’encensoir sur le tapis qui se mettait à cramer, il est devenu tout noir. Il a fallu plusieurs jours au sacristain pour le remettre en état. Y était pas content non plus. Mais faut comprendre, z’étais très fatigué avec tout ce boulot, fallait être au turbin.

Vous étiez déjà de mauvaise avant la messe à la sacristie, lorsque vous vous vouliez remplir la Coupe, et que la bouteille de vin était vide. C’est bête ça...
Vous étiez encore plus colérique lorsque les autres bouteilles de réserve dans l’armoire avaient disparu.
Pourtant ze vous ai dit de toute bonne foi, que c’était le sacristain qui les avait ramassées. Puis après ze me suis cassé la figure en arrivant dans le choeur, ze ne sais pas pourquoi…

Ze confesse maintenant que z’ai menti.
Pas le sacristain, mais moi qui ai sifflé le vin, et les autres bouteilles ze les ai partagé avec les cop.

Monsieur le Curé c’est grave? Quel sera ma pénitence? Mais ne dîtes rien à papa et maman.

Au fait c’est moi qui me suis amusé à poser les punaises à l’envers sur le fauteuil où vous vous êtes installés en arrivant devant l’autel, et vous vous êtes levés plus vite que ne vous vous êtes assis en hurlant des jurons pas dignes de votre rang…