A. Un ami pour la vie
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A. Un ami pour la vie
C’est ce jour-là que je l’ai rencontré, il est devenu mon meilleur et plus fidèle ami. Aujourd’hui, il m’accompagne toujours.
C’était en 1958, à la rentrée des classes, à notre nouvelle école des garçons de la rue de la Victoire. Monsieur le Proviseur nous a accueillis avec une liste des choses « sssstrictement interditttttes » longue comme un jour sans récré. Ne pas courir, ne pas parler, ne pas se battre, ne pas, ne pas, ne pas. Nous en avions une indigestion de ces « ne-pas ». Jean-Charles, mon voisin de banc, douze ans comme moi, l’a aussitôt surnommé Nœud-Pap’, malgré sa cravate. Hubert, le chouchou de l’année précédente, n’a pas compris pourquoi. Je crois d’ailleurs qu’aujourd’hui encore, il n’a pas compris.
Cette année-là, pour la première fois une enseignante, Melle Héricourt, venait renforcer l’équipe des maîtres. Elle nous apprendrait le français. Nous avons ri. Nous parlions déjà français, pourquoi l’apprendre ?
Quand elle est entrée dans notre classe, le concierge l’accompagnait avec un chariot de gros livres emballés de papier Kraft, tous pareils. Silencieusement, il en a déposé un devant chacun de nous, puis il est reparti.
Mademoiselle nous a dit : «Voici des dictionnaires. Ils sont à vous, pour toujours, notez votre nom sur la première page. » Et toute l’année, nous les avons utilisés, pour trouver le sens des mots, le mot juste, celui qui dit exactement ce que l’on pense. Nous parlions peut-être français, mais avec elle, nous l'avons appris jusque dans ses derniers recoins. A la première hésitation, à la première confusion de sens, à chaque incertitude, ce livre - et Mademoiselle Héricourt - avait la réponse.
Petit à petit, ce livre est devenu mon meilleur ami. Tant et si bien que, chaque année, je commande religieusement la nouvelle édition, même si j’ai conservé ce tout premier dictionnaire, mon passeport pour la connaissance.
C’était en 1958, à la rentrée des classes, à notre nouvelle école des garçons de la rue de la Victoire. Monsieur le Proviseur nous a accueillis avec une liste des choses « sssstrictement interditttttes » longue comme un jour sans récré. Ne pas courir, ne pas parler, ne pas se battre, ne pas, ne pas, ne pas. Nous en avions une indigestion de ces « ne-pas ». Jean-Charles, mon voisin de banc, douze ans comme moi, l’a aussitôt surnommé Nœud-Pap’, malgré sa cravate. Hubert, le chouchou de l’année précédente, n’a pas compris pourquoi. Je crois d’ailleurs qu’aujourd’hui encore, il n’a pas compris.
Cette année-là, pour la première fois une enseignante, Melle Héricourt, venait renforcer l’équipe des maîtres. Elle nous apprendrait le français. Nous avons ri. Nous parlions déjà français, pourquoi l’apprendre ?
Quand elle est entrée dans notre classe, le concierge l’accompagnait avec un chariot de gros livres emballés de papier Kraft, tous pareils. Silencieusement, il en a déposé un devant chacun de nous, puis il est reparti.
Mademoiselle nous a dit : «Voici des dictionnaires. Ils sont à vous, pour toujours, notez votre nom sur la première page. » Et toute l’année, nous les avons utilisés, pour trouver le sens des mots, le mot juste, celui qui dit exactement ce que l’on pense. Nous parlions peut-être français, mais avec elle, nous l'avons appris jusque dans ses derniers recoins. A la première hésitation, à la première confusion de sens, à chaque incertitude, ce livre - et Mademoiselle Héricourt - avait la réponse.
Petit à petit, ce livre est devenu mon meilleur ami. Tant et si bien que, chaque année, je commande religieusement la nouvelle édition, même si j’ai conservé ce tout premier dictionnaire, mon passeport pour la connaissance.
Daboum- Humeur : jusqu'ici, ça va
RE A : Un ami pour la vie
Je m'attendais à la rencontre d'un garçon qui serait devenu ton mari mais c'est quand même une rencontre exceptionnelle et qui durera toute ta vie .
automne- Humeur : égale
Re: A. Un ami pour la vie
Ah, ce fidèle ami, le dictionnaire !
Nous pouvons toujours compter sur lui.
Tu as laissé planer un petit suspens qui m’à bien plu !
Nous pouvons toujours compter sur lui.
Tu as laissé planer un petit suspens qui m’à bien plu !
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Un ami pour la vie
Tu as eu raison de choisir ce dictionnaire, cela donne un texte loin des sentiers battus. Je trouve aussi qu'on l'oublie trop souvent.
Un jour à Noël une de mes belles-filles m'a offert un dictionnaire de rimes. Très précieux. Je l'ai toujours pas loin de moi.
Hélas, la belle-fille, elle, est partie voir ailleurs
Un jour à Noël une de mes belles-filles m'a offert un dictionnaire de rimes. Très précieux. Je l'ai toujours pas loin de moi.
Hélas, la belle-fille, elle, est partie voir ailleurs
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Un ami pour la vie
Ah l'époque bénie où on pouvait filer un dictionnaire à chaque élève!
J'ai dû récupérer des vieux exemplaires dans un état plus que limite pour pouvoir en avoir 3 ou 4 dans ma salle de classe... très loin donc du 1 par élève....
J'ai dû récupérer des vieux exemplaires dans un état plus que limite pour pouvoir en avoir 3 ou 4 dans ma salle de classe... très loin donc du 1 par élève....
madeleinedeproust- Humeur : littéraire...
Re: A. Un ami pour la vie
Nous en avons reçu un en 3e année, à 9 ans, un Quillet Flammarion où tout était mélangé, noms propres et noms communs. Nos parents avaient participé, le conseil communal aussi. Nous faisions des concours de rapidité en classe, à qui trouverait un mot donné le plus vite possible.
Aujourd'hui, même plus besoin d'écrire le mot, Siri le cherche sur demande.
Aujourd'hui, même plus besoin d'écrire le mot, Siri le cherche sur demande.
Daboum- Humeur : jusqu'ici, ça va
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