A. Fait divers Portugais.
+5
Charlotte
Zephyrine
alainx
Myrte
Amanda
9 participants
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 628
Page 1 sur 1
A. Fait divers Portugais.
Au printemps 2014, nous sommes au Portugal sous un beau soleil et un ciel bleu.
Nous quittons Lisbonne pour découvrir la côte au sud du pays et logeons dans un hôtel à Estoril.
Nous y laissons notre voiture sur les conseils de l'office du tourisme pour gagner Cascaïs, autre station balnéaire .
Selon eux, un charmant petit train relie les deux villes en longeant le bord de mer, ce qui permet de découvrir de pittoresques endroits au lieu de prendre l'autoroute.
A peine une petite heure de trajet, nous n'hésitons pas.
Nous voilà donc à bord du petit train tout en bois, ravis de notre choix.
Nous ignorions alors que nous allions vivre une aventure qui nous en ferait voir de toutes les couleurs.
Dans notre compartiment nous étions seuls, il devait être vers les 10 heures du matin, les usagers et écoliers étant sans doute déjà partis plus tôt.
Soudain, voilà que monte à bord, un jeune homme ( 18 ? 20 ans?), en jeans et T-shirt fatigués, cheveux longs, genre « hippie » , Portugais, sans aucun doute.
Pas très ragoûtant, il ne nous jette même pas un regard et s'écroule de tout son long sur la banquette à gauche de la nôtre.
Il s'endort.
Nous ne nous occupons pas de lui et admirons par la fenêtre les plages de sable blond, les falaises, en nous réjouissant d'avoir choisi ce mode de locomotion qui nous permet de profiter pleinement de ce beau pays.
Cela ne va durer.
Le train s'arrête dans une petite localité, ce sera son seul arrêt avant Cascaïs.
Le jeune homme se réveille, s'étire longuement et sans dire un mot, quitte le compartiment.
Nous pensons évidemment qu'il descend à cet arrêt, le voyant sortir par la porte.
Le train redémarre, nous ne prêtons pas plus attention à son départ et continuons à contempler la vue. Le train est maintenant presqu'à ras des falaises, au-dessus de la mer.
Machinalement je tourne la tête et pousse un hurlement.
Là, collé à la vitre de la fenêtre de gauche, accroché à la portière du wagon d'une part et de l'autre au toit, se tient le jeune homme ! Au-dessus du vide !
Son visage est désespéré, il grimace de peur et de douleur.
Mais enfin que fait-il là ? Et pourquoi ? Et comment est-il arrivé là ?
Nous sommes tétanisés.
Puis nous réalisons qu'il est en train de se suicider devant nous.
Il faut faire quelque chose, mais quoi ?
Mon mari reprend ses esprits plus vite que moi et...tire la sonnette d'alarme.
Le train ralentit doucement et puis s'arrête.
Je suis paralysée et ne quitte pas des yeux ce jeune gars toujours rivé au train. Il n'est même pas tombé quand le train a freiné, il reste là, les yeux fous.
Soudain au pas de charge, arrive le conducteur du train accompagné du contrôleur.
L'un d'eux, ouvre la portière, saisit le jeune par les épaules et le jette brutalement au sol, non sans lui flanquer quelques coups de pied bien sentis et bien placés. Le jeune homme se tord de mal.
Je proteste.
Je rate une belle occasion de me taire.
Le contrôleur commence à m'invectiver en portugais, je ne comprends rien sinon qu'il est de fort méchante humeur.
Finalement nous parvenons à échanger quelques mots en anglais. Il veut savoir qui a tiré la sonnette d'alarme.
Mon mari apprend ainsi qu'il est passable d'une forte amende pour avoir arrêter le train sans autorisation et sans motif valable.
Sans motif valable ?
Et le suicide alors ?
Nous apprenons de la bouche du conducteur que ce genre de choses arrive tous les jours sur cette ligne, la préférée des drogués. Sil a voulu mourir, tant pis, il fallait le laisser faire puisque c'était son choix !
Mais ne pas arrêter le train pour cela !!!
Nous restons sans voix, blancs comme linge.
Je pense que le contrôleur a compris notre « innocence » car non, nous n'avons pas écopé d'une amende mais d'un avertissement.
Arrivés à Cascaïs, chancelants, il nous a fallu plus d'un verre pour nous remettre.
Je pense me souvenir que toute la bouteille de « Mateus » y est passée.
Nous quittons Lisbonne pour découvrir la côte au sud du pays et logeons dans un hôtel à Estoril.
Nous y laissons notre voiture sur les conseils de l'office du tourisme pour gagner Cascaïs, autre station balnéaire .
Selon eux, un charmant petit train relie les deux villes en longeant le bord de mer, ce qui permet de découvrir de pittoresques endroits au lieu de prendre l'autoroute.
A peine une petite heure de trajet, nous n'hésitons pas.
Nous voilà donc à bord du petit train tout en bois, ravis de notre choix.
Nous ignorions alors que nous allions vivre une aventure qui nous en ferait voir de toutes les couleurs.
Dans notre compartiment nous étions seuls, il devait être vers les 10 heures du matin, les usagers et écoliers étant sans doute déjà partis plus tôt.
Soudain, voilà que monte à bord, un jeune homme ( 18 ? 20 ans?), en jeans et T-shirt fatigués, cheveux longs, genre « hippie » , Portugais, sans aucun doute.
Pas très ragoûtant, il ne nous jette même pas un regard et s'écroule de tout son long sur la banquette à gauche de la nôtre.
Il s'endort.
Nous ne nous occupons pas de lui et admirons par la fenêtre les plages de sable blond, les falaises, en nous réjouissant d'avoir choisi ce mode de locomotion qui nous permet de profiter pleinement de ce beau pays.
Cela ne va durer.
Le train s'arrête dans une petite localité, ce sera son seul arrêt avant Cascaïs.
Le jeune homme se réveille, s'étire longuement et sans dire un mot, quitte le compartiment.
Nous pensons évidemment qu'il descend à cet arrêt, le voyant sortir par la porte.
Le train redémarre, nous ne prêtons pas plus attention à son départ et continuons à contempler la vue. Le train est maintenant presqu'à ras des falaises, au-dessus de la mer.
Machinalement je tourne la tête et pousse un hurlement.
Là, collé à la vitre de la fenêtre de gauche, accroché à la portière du wagon d'une part et de l'autre au toit, se tient le jeune homme ! Au-dessus du vide !
Son visage est désespéré, il grimace de peur et de douleur.
Mais enfin que fait-il là ? Et pourquoi ? Et comment est-il arrivé là ?
Nous sommes tétanisés.
Puis nous réalisons qu'il est en train de se suicider devant nous.
Il faut faire quelque chose, mais quoi ?
Mon mari reprend ses esprits plus vite que moi et...tire la sonnette d'alarme.
Le train ralentit doucement et puis s'arrête.
Je suis paralysée et ne quitte pas des yeux ce jeune gars toujours rivé au train. Il n'est même pas tombé quand le train a freiné, il reste là, les yeux fous.
Soudain au pas de charge, arrive le conducteur du train accompagné du contrôleur.
L'un d'eux, ouvre la portière, saisit le jeune par les épaules et le jette brutalement au sol, non sans lui flanquer quelques coups de pied bien sentis et bien placés. Le jeune homme se tord de mal.
Je proteste.
Je rate une belle occasion de me taire.
Le contrôleur commence à m'invectiver en portugais, je ne comprends rien sinon qu'il est de fort méchante humeur.
Finalement nous parvenons à échanger quelques mots en anglais. Il veut savoir qui a tiré la sonnette d'alarme.
Mon mari apprend ainsi qu'il est passable d'une forte amende pour avoir arrêter le train sans autorisation et sans motif valable.
Sans motif valable ?
Et le suicide alors ?
Nous apprenons de la bouche du conducteur que ce genre de choses arrive tous les jours sur cette ligne, la préférée des drogués. Sil a voulu mourir, tant pis, il fallait le laisser faire puisque c'était son choix !
Mais ne pas arrêter le train pour cela !!!
Nous restons sans voix, blancs comme linge.
Je pense que le contrôleur a compris notre « innocence » car non, nous n'avons pas écopé d'une amende mais d'un avertissement.
Arrivés à Cascaïs, chancelants, il nous a fallu plus d'un verre pour nous remettre.
Je pense me souvenir que toute la bouteille de « Mateus » y est passée.
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Fait divers Portugais.
Voilà une histoire qui semble être du vécu. Le conducteur a vraiment peu de considération pour les désespérés même si la situation se répète tous les jours. Je ne savais pas qu'il fallait une autorisation pour tirer la sonnette d'alarme !
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Fait divers Portugais.
C'est vrai qu'on ne tire pas impunément une sonnette d'alarme !
Ça pourrait s'appeler : « chronique de la vie ordinaire au Portugal » !
Quelle aventure !
Ça pourrait s'appeler : « chronique de la vie ordinaire au Portugal » !
Quelle aventure !
_________________
"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Fait divers Portugais.
Mais comment as-tu osé ! Essaie ça dans mon tgv et tu verras!
Tu as dérangé ce pauvre gars qui planait ainsi que les employés syndiqués de la sncp, qui auraient pu partir en grève !
Non, blague à part, tu racontes tres bien et avec humour cette aventure . On s’amuse tout au long de la lecture de ton texte!
Tu as dérangé ce pauvre gars qui planait ainsi que les employés syndiqués de la sncp, qui auraient pu partir en grève !
Non, blague à part, tu racontes tres bien et avec humour cette aventure . On s’amuse tout au long de la lecture de ton texte!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Fait divers Portugais.
C'est dingue ton histoire . Je comprends que vous ayez du prendre un fameux remontant suite à cette panique.
Charlotte- Humeur : tout et rien
RE A : Faits divers portugais
Je pensais que la sonnette d'alarme devait être utilisée en cas de danger et le danger était imminent pour ce pauvre individu ,les agents n'avaient certainement pas le droit de le rouer de coups , j'aurais signalé leur comportement à leur hiérarchie .
automne- Humeur : égale
Re: A. Fait divers Portugais.
Oui Automne, mais au Portugal dans une petite station balnéaire où on ne parle pas Français ni anglais et où nous ne connaissions personne, nous nous étions déjà contents de ne pas payer l'amende.
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Fait divers Portugais.
Quelle histoire ! Heureusement que vous avez tiré la sonnette d'alarme, vous avez sans doute sauvé la vie à ce pauvre jeune homme. Mais quelle réaction inqualifiable du chauffeur et du contrôleur !
_________________
Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
Re: A. Fait divers Portugais.
Il y a effectivement de quoi être très choqué par cette aventure. Je comprends que la bouteille de Mateus y soit passée à deux!
Sherkane
Sujets similaires
» A. Une phrase au hasard
» A: Fait divers
» B. Fait divers
» B. Ceci n'est pas un fait divers
» B. Fanes d’hiver et divers fans
» A: Fait divers
» B. Fait divers
» B. Ceci n'est pas un fait divers
» B. Fanes d’hiver et divers fans
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 628
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|