A. Fuite et sauvetage
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Zephyrine
Myrte
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A. Fuite et sauvetage
À la fin du printemps, juste avant l’été, Henri le cerf, Gaston l’éléphant et Bernard le tigre décidèrent de quitter la forêt pour fuir les incendies de plus en plus fréquents à la saison chaude, lassés de voir chaque année leurs amis disparaitre dans les flammes. Les autres animaux se moquèrent d’eux. Ils trouvaient déjà Henri si ridicule avec cet arbre qui avait poussé sur sa tête à la place de ses bois. Henri les ignorait superbement, il entretenait soigneusement sa ramure prolifique où des nuée d’oiseaux venaient nicher. Quant à Gaston, il fit ses valises et, emportant le strict minimum, en empila quatre sur son dos. Bernard, lui ne s’embarrassait d’aucun bagage et ne trouva pas mieux que de se percher sur la pile de valises qu’il trouva, ma foi, très confortable et en profita pour faire un petit somme le temps du voyage.
Il faut reconnaitre que cette drôle d’équipée était très comique et, sur leur passage, on entendait des rires et des quolibets bien envoyés. Nos trois compères, indifférents à tous ces sarcasmes, marchaient la tête haute et le regard dédaigneux. Bernard ne se réveillait même pas.
Au bout de quelques jours, ils atteignirent une montagne et décidèrent alors d’escalader un de ses versants afin d’être suffisamment en hauteur pour se protéger des flammes et surveiller leur évolution. Ils s’installèrent sur un plateau bien vert avec un ruisseau qui courrait entre les herbes. Une sorte de petit Eden où ils coulèrent des jours heureux.
Mais un jour, Gaston alerta ses amis, il voyait des flammes au loin. Henri et Bernard, effrayés, se serrèrent l’un contre l’autre. L’incendie progressa rapidement, les arbrisseaux secs s’embrasant facilement et leur résine attisant les flammes. Les hommes s’envolèrent dans le ciel avec leurs engins qui crachaient de l’eau pour éteindre le feu. Ils passèrent et repassèrent mais l’incendie continuait de progresser. La forêt noircissait, dressant pitoyablement ses branches calcinées telles de pathétiques moignons. L’éléphant, le cerf et le tigre pensaient à leurs compagnons des bois et pleuraient. Ils se sentaient si impuissants. Que pouvaient-ils faire ?
Gaston eut alors une idée.
- Les amis, dit-il, suivez-moi, nous pouvons les aider.
Remplissant sa trompe d’eau au ruisseau, il aspergea copieusement ses camarades et se doucha aussi. Ainsi mouillés, ils pouvaient s’approcher de l’incendie et, peut-être, sauver quelques malheureux.
Il y eu beaucoup de disparus ce jour-là, mais quelques-uns réussirent à se tirer d’affaire, aidés par nos trois compères. Ils arrivèrent au plateau trempés par la grâce de la trompe de Gaston mais sains et saufs. Pour finir, un terrible orage éclata et des trombes d’eau se mirent à dégringoler du ciel.
On ne voyait plus une flamme à l’horizon. Les rescapés remercièrent chaleureusement leurs sauveurs et jurèrent que jamais plus ils ne se moqueraient d’eux. Nos trois amis, grands seigneurs, minimisèrent leur exploit, ajoutant que les engins cracheurs d’eau et la pluie avaient été bien utiles.
Moralité : faites toujours ce qui vous semble bon malgré les sarcasmes et les critiques et ayez le triomphe modeste, il n’en aura que plus de valeur.
Il faut reconnaitre que cette drôle d’équipée était très comique et, sur leur passage, on entendait des rires et des quolibets bien envoyés. Nos trois compères, indifférents à tous ces sarcasmes, marchaient la tête haute et le regard dédaigneux. Bernard ne se réveillait même pas.
Au bout de quelques jours, ils atteignirent une montagne et décidèrent alors d’escalader un de ses versants afin d’être suffisamment en hauteur pour se protéger des flammes et surveiller leur évolution. Ils s’installèrent sur un plateau bien vert avec un ruisseau qui courrait entre les herbes. Une sorte de petit Eden où ils coulèrent des jours heureux.
Mais un jour, Gaston alerta ses amis, il voyait des flammes au loin. Henri et Bernard, effrayés, se serrèrent l’un contre l’autre. L’incendie progressa rapidement, les arbrisseaux secs s’embrasant facilement et leur résine attisant les flammes. Les hommes s’envolèrent dans le ciel avec leurs engins qui crachaient de l’eau pour éteindre le feu. Ils passèrent et repassèrent mais l’incendie continuait de progresser. La forêt noircissait, dressant pitoyablement ses branches calcinées telles de pathétiques moignons. L’éléphant, le cerf et le tigre pensaient à leurs compagnons des bois et pleuraient. Ils se sentaient si impuissants. Que pouvaient-ils faire ?
Gaston eut alors une idée.
- Les amis, dit-il, suivez-moi, nous pouvons les aider.
Remplissant sa trompe d’eau au ruisseau, il aspergea copieusement ses camarades et se doucha aussi. Ainsi mouillés, ils pouvaient s’approcher de l’incendie et, peut-être, sauver quelques malheureux.
Il y eu beaucoup de disparus ce jour-là, mais quelques-uns réussirent à se tirer d’affaire, aidés par nos trois compères. Ils arrivèrent au plateau trempés par la grâce de la trompe de Gaston mais sains et saufs. Pour finir, un terrible orage éclata et des trombes d’eau se mirent à dégringoler du ciel.
On ne voyait plus une flamme à l’horizon. Les rescapés remercièrent chaleureusement leurs sauveurs et jurèrent que jamais plus ils ne se moqueraient d’eux. Nos trois amis, grands seigneurs, minimisèrent leur exploit, ajoutant que les engins cracheurs d’eau et la pluie avaient été bien utiles.
Moralité : faites toujours ce qui vous semble bon malgré les sarcasmes et les critiques et ayez le triomphe modeste, il n’en aura que plus de valeur.
Dernière édition par Myrte le Mer 14 Déc 2022 - 13:50, édité 1 fois
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Fuite et sauvetage
Très jolie fable, habilement racontée !
On reconnaît peu à peu le caractère de chacun et la moralité me plaît beaucoup car, parfois, je ferais bien de la mettre en pratique...
On reconnaît peu à peu le caractère de chacun et la moralité me plaît beaucoup car, parfois, je ferais bien de la mettre en pratique...
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Fuite et sauvetage
Il y a un autre aspect de la morale qui était aussi intéressant à mentionner.
Au fond ils avaient trouvé un petit éden bien peinard, à l'abri de l'incendie. Il aura fallu qu'ils soient menacés eux-mêmes pour engager une solidarité et aussi sauver leur propre peau…
Comme quoi les motivations à agir…… sont de toutes sortes…
Au fond ils avaient trouvé un petit éden bien peinard, à l'abri de l'incendie. Il aura fallu qu'ils soient menacés eux-mêmes pour engager une solidarité et aussi sauver leur propre peau…
Comme quoi les motivations à agir…… sont de toutes sortes…
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Fuite et sauvetage
Une bien belle fable que certains pourraient mettre en pratique !
J'ai bien aimé la morale
J'ai bien aimé la morale
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Fuite et sauvetage
L'éléphant lance à incendie, c'est une idée à proposer aux pompiers ! Pas rancuniers ces trois-là, c'est sympa.
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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