A - Le blé et le vent

Petit rappel Moi et Moi sont coincées dans une faille bizarre-machin-truc, elles y ont déjà passé les consignes 538 et 544. Dans cette dernière, elles sont entrées dans une cabine téléphonique. Dans la consigne 547, elles se sont retrouvées assises sur un banc plein de neige et n’ont pu en sortir qu’avec consigne 550 où elles ont été confrontés à un drôle de bonhomme qui jouaient avec des ronds et un carré. Mais où viennent-elles d’arriver ?

Encore toutes tourneboulées par notre nouvelle dégringolade dans la faille bizarre-machin-truc, Moi et Moi nous atterrissons, enfin en l’occurrence se sont surtout mes fesses qui trinquent, dans un champ.

Une petite voix s’élève « Mais faites donc attention à l’endroit où vous vous aplatissez ! »

Je baisse les yeux et je sursaute, mais que fait-il là ?
- Mince, s’exclame mon alter-ego, qu’est-ce qu’il fait là, celui-là ? Comment il a fait pour arriver aussi vite ?
- C’est bien ce que je viens de me dire !

Je m’allonge à plat ventre pour être plus près du petit bonhomme qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui auquel nous venons d’échapper, mais en beaucoup, mais alors en vraiment beaucoup plus petit.

- Bonjour, puis-je savoir qui vous êtes ? Vous êtes un parent de l’homme aux cercles carrés ?
- Certainement pas, comment pouvez-vous oser me comparer à ce dingue ?
- Excusez-nous nous ne voulions pas vous offenser.

Le petit homme lève le nez
- Euh vous allez bien ?
- Parfaitement, juste un peu secouée par la chute, pourquoi cette question ?
- Parce que vous parlez de vous au pluriel.
- Exact, mais j’ai un autre moi coincé dans la tête et elle est susceptible. Bien maintenant pouvons-nous savoir ce que vous faites ?
- J’aide !
- Et qui aidez-vous ?
- La nature.

Mon regard doit être tellement vide, qu’il reprend.

- Enfin, vous voyez bien ces épis de blé ne sont pas droits.
- Certes, mais est-ce vraiment un problème ?
- Bien sûr, s’ils ne sont pas droits, les grains ne vont pas pouvoir se développer correctement.
- Si vous le dites ! Mais au premier coup de vent, ils vont se coucher à nouveau.
- Pourquoi dites-vous ça ? Qu’est-ce que c’est ce vent ?

Ouille, là je sens que nous sommes mal parties, je m’interroge pour savoir comment expliquer le vent et comme le plus simple est encore une démonstration, je souffle sur le petit bonhomme qui s’envole, Je le rattrape de justesse. Un fois remis de ses émotions, il reprend :

- C’est ça le vent ?
- Eh oui.
- Mince les épis de blé de votre pays doivent être en drôlement mauvais état.
- Je ne peux pas vous dire, j’avoue n’avoir jamais regardé de près.
- Mais vous savez bien pourtant qu’on fait exister le paradis en pensant aux autres, ce serait bien que vous y pensiez un peu plus, plus le blé sera droit et plus il y aura à manger. En plus, je vous signale que vous venez de réduire à néant plusieurs jours de travail !

Un peu penaude, je me mets à genoux et je commence à remettre les épis d’aplomb sous le regard approbateur du mini cultivateur. Nous travaillons avec zèle jusqu’à la nuit.

- Bien il est temps de se reposer un peu, venez, suivez-moi, fait-il en m’indiquant un chemin.

Je me lève et fais un grand pas dans la direction indiquée. J’ai juste le temps d’entendre un avertissement,

- Ne faites pas d’aussi grandes enjambées !

Avant de basculer encore une fois je ne sais où, dans ma tête mon autre Moi m’invective : Tu ne peux pas faire attention où tu nous fais mettre les pieds sombre andouille ?