A, Sacré Macho!
5 participants
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 615
Page 1 sur 1
A, Sacré Macho!
C'est ce jour-là que je l'ai rencontré.
C'était le premier septembre 1960, je m'en souviens comme si c'était hier. On l'appelait Dédé.
C'était la rentrée des classes, le soleil brillait, ce n'était plus tout à fait l'été mais ce n'était pas encore l'automne.
J'avais 6 ans et la veille j'avais préparé tout ce dont j'avais besoin pour entrer à la grande école, j'étais très fier mais un peu inquiet.
J'avais tellement peur d'arriver en retard que j'avais dormi tout habillé!
Avant de quitter la maison, j'embrassai maman et partis sur le chemin de l'école.
Il y avait beaucoup de monde dans la cour de récréation : des élèves, le directeur, les instituteurs et surprise, il y avait même une institutrice!
Les élèves de première année formaient un rang où je m'étais faufilé. Le directeur nous présenta alors notre nouvel instituteur. C'était l'institutrice!
Ensuite, la liste des autres élèves à la main, il désigna les professeurs qui s'occuperaient des autres classes.
Dans le silence qui suivit, le grand Dédé, la terreur de la cour de récréation, comme je l'avais entendu surnommé par certains, s'écria :
- Ouf! Heureusement, j'échappe à l'institutrice.
Dans le rang des petits, toutes les têtes, dont la mienne, se tournèrent vers Dédé, on entendit un "Ooooh! " réprobatif, nous étions choqués, mal à l'aise. Il se tourna alors vers nous et ajouta, méprisant :
- Bande de poules mouillées! Oh les petits chouchous de la madame!
Le directeur s'avança, le prit par l'oreille et le pria de s'excuser auprès de madame l'institutrice.
Celle-ci souriante, lui demanda de lui donner deux bonnes raisons d'être heureux de ne pas faire partie de ses élèves.
Dédé rougissant bredouilla des " euh ", des " ben ", des "c'est à dire" et tout le mond éclata de rire!
Le calme revenu, l’année scolaire pouvait enfin commencer.
Pendant la récréation, Dédé se fit encore remarquer, déclarant à qui voulait l'entendre que les institutrices c'était pour les filles, qu'elles ne pouvaient rien nous apprendre, à part peut-être le tricot!
J’ai refusé de le croire et rentré à la maison, j’ai raconté tout à maman qui m'a assuré que Dédé disait n’importe quoi.
Moi j'étais heureux car la maîtresse, ce jour-là, m'avait déjà appris bien des choses!
1 septembre 2020.
Les années ont passé, je n'ai jamais quitté mon village.
Un jour, j'ai revu Dédé. Il m'a rappelé cette fameuse rentrée scolaire 1960 et l'histoire de cette "pauvre" institutrice dont il ne voulait pas entendre parler.
Sur le ton de la confidence, il a ajouté :
- Connais-tu la meilleure? J'ai épousé...devine...! une institutrice! Ca fait déjà 50 ans qu' elle me mène à la baguette et j'adore ça!
Sacré Dédé!
C'était le premier septembre 1960, je m'en souviens comme si c'était hier. On l'appelait Dédé.
C'était la rentrée des classes, le soleil brillait, ce n'était plus tout à fait l'été mais ce n'était pas encore l'automne.
J'avais 6 ans et la veille j'avais préparé tout ce dont j'avais besoin pour entrer à la grande école, j'étais très fier mais un peu inquiet.
J'avais tellement peur d'arriver en retard que j'avais dormi tout habillé!
Avant de quitter la maison, j'embrassai maman et partis sur le chemin de l'école.
Il y avait beaucoup de monde dans la cour de récréation : des élèves, le directeur, les instituteurs et surprise, il y avait même une institutrice!
Les élèves de première année formaient un rang où je m'étais faufilé. Le directeur nous présenta alors notre nouvel instituteur. C'était l'institutrice!
Ensuite, la liste des autres élèves à la main, il désigna les professeurs qui s'occuperaient des autres classes.
Dans le silence qui suivit, le grand Dédé, la terreur de la cour de récréation, comme je l'avais entendu surnommé par certains, s'écria :
- Ouf! Heureusement, j'échappe à l'institutrice.
Dans le rang des petits, toutes les têtes, dont la mienne, se tournèrent vers Dédé, on entendit un "Ooooh! " réprobatif, nous étions choqués, mal à l'aise. Il se tourna alors vers nous et ajouta, méprisant :
- Bande de poules mouillées! Oh les petits chouchous de la madame!
Le directeur s'avança, le prit par l'oreille et le pria de s'excuser auprès de madame l'institutrice.
Celle-ci souriante, lui demanda de lui donner deux bonnes raisons d'être heureux de ne pas faire partie de ses élèves.
Dédé rougissant bredouilla des " euh ", des " ben ", des "c'est à dire" et tout le mond éclata de rire!
Le calme revenu, l’année scolaire pouvait enfin commencer.
Pendant la récréation, Dédé se fit encore remarquer, déclarant à qui voulait l'entendre que les institutrices c'était pour les filles, qu'elles ne pouvaient rien nous apprendre, à part peut-être le tricot!
J’ai refusé de le croire et rentré à la maison, j’ai raconté tout à maman qui m'a assuré que Dédé disait n’importe quoi.
Moi j'étais heureux car la maîtresse, ce jour-là, m'avait déjà appris bien des choses!
1 septembre 2020.
Les années ont passé, je n'ai jamais quitté mon village.
Un jour, j'ai revu Dédé. Il m'a rappelé cette fameuse rentrée scolaire 1960 et l'histoire de cette "pauvre" institutrice dont il ne voulait pas entendre parler.
Sur le ton de la confidence, il a ajouté :
- Connais-tu la meilleure? J'ai épousé...devine...! une institutrice! Ca fait déjà 50 ans qu' elle me mène à la baguette et j'adore ça!
Sacré Dédé!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
RE A : Sacré macho
L'avenir réserve quelquefois de bonnes surprises , l'essentiel étant qu'ils soient heureux !
automne- Humeur : égale
Re: A, Sacré Macho!
On dit que les jeunes enfants répètent ce qu'ils apprennent à la maison…
et donc que le père de Dédé était sûrement un bon spécimen de macho !
et donc que le père de Dédé était sûrement un bon spécimen de macho !
_________________
"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A, Sacré Macho!
Oui, les institutrices et les profs féminins subissent souvent ce genre de propos de machos.
J'en témoigne car j'en ai été victime aussi, notamment de parents d'élèves issus de l'immigration où l'Homme est roi.
J'en témoigne car j'en ai été victime aussi, notamment de parents d'élèves issus de l'immigration où l'Homme est roi.
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A, Sacré Macho!
Faire le coup de poing une fois ou deux suffit généralement à calmer ce genre de macho!
madeleinedeproust- Humeur : littéraire...
Re: A, Sacré Macho!
Quand je m’occupais du soutien scolaire, un père d’élève est venu me trouver : ” y a pas un mec pour s’occuper de mon fils?”
J’ai répondu que j’en valais au moins deux!...Il n’à pas compris.
J’ai répondu que j’en valais au moins deux!...Il n’à pas compris.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 615
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|