a. Quand la vie chante

j'avais dessiné sur le sable son doux visage qui me souriait.
Elle s'appelait Aline, je m'appelais Christophe.
Que de fois j'ai crié pour qu'elle revienne.
Oui, je sais vous aller croire que je parle du chanteur qui s'en est allé.
Mais non, moi ce n'est pas lui.
Aline, Je lui disais les mots bleus, à chaque instant fragile de nos vies.

— Arrête de copier s'il te plaît, qu'il m'a dit comme ça avec agacement.
Mais je ne copiais pas, je cherchais juste un peu de bonheur. Rien qu'un peu, un petit morceau. Des mots doux, tendres, ensoleillés, forts et lumineux, les mots qu'on a envie d'accrocher à six heures au clocher de l'église.

— Tu vois, tu continues, un vrai plagiat.
Chacun pense ce qu'il veut de nos amours inabouties. Je m'élance et puis je recule. Je suis peut-être démodé.

Il y a bien des années qu'Aline m'a quitté. Pendant longtemps ça à tournoyer dans ma tête comme une chanson de Bobby Lapointe, qui est resté à la pointe du casque de Bobby
ta Cathy t'a quitté
ta tactique était toc
t'a quitté ton quartier
ta Cathy t'a quitté
qui comptait en tiquant
alors j'ai encore crié pour qu'elle revienne, d'autant qu'elle ne s'appelait pas Cathy, mais Aline.

Et puis, c'est comme tout dans la vie, le temps passe, le café aussi passe dans la tasse, et la vie se tasse,
tasse de t'en souvenir.

Après, plus tard, ce sera une autre chanson, souvenirs, souvenirs, je vous retrouve en mon cœur et vous faites refleurir Alice au pays des merveilles de Johnny. Et comme c'est un pays bien trop lointain peu à peu on se détache, tous ces instants merveilleux qui ont jalonné notre vie en chansons,  un jour, on s'en fout, et ça fait du bien.