A. Aux enfants de la terre

Je vous écris de là-haut, enfants de la terre.
J’en ai vu des sanglots, des rescapés de la guerre,
Et des larmes répandues dans les sillons noirs.
Ont-elles fait grandir des fleurs, de l’espoir ?
Je voulais vous dire qu’il y a eu bien avant
Des sourires, des rêves, de la vie,
Qu’il  y a eu de l’amour, des oiseaux, des rivières,
Qu’il  y a eu des enfants comme vous aujourd’hui.
Ils étaient désarmés et pourtant sont tombés.
Ils croyaient au bonheur, à la paix, à demain
Et pourtant se sont tu à jamais et pour rien.
Devant les pages tachées de leur livres d’histoire
Qui racontaient des guerres, mystères d’antan,
Ils ne pensaient jamais connaitre l’horreur.
Mais l’homme est ainsi fait qui ne sait vivre en paix
Et leurs enfants ramassent les verres cassés.
Sur les champs de ruine, ils ont tout perdu,
Leurs parents, leur maison et jusqu’à leur nom.
Je forme le voeu quand vous me lirez
Que la faim et le feu se seront envolé,
Laissant place à des plages caressées par les vagues,
A de vertes forêts, du moins ce qu’il en restera,
A de belles vallées où se promener,
A de grandes montagnes à escalader.
Enfants de la guerre, desserrez les dents,
Restez debout, regardez l’horizon.
Et, avec le beauté au fond de vos coeurs
Dessinez l’amour et la lumière.
Buvez un coup avec vos frères
De l’autre côté de la frontière.