A2 - Mémé Célestine, Pépé Athanase et les rides
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A2 - Mémé Célestine, Pépé Athanase et les rides
« Les rides sont des sourires gravés. »
C'est ainsi que Pépé Athanase attaque son histoire après le repas. Aussitôt petits et grands se rassemblent autour de lui, que va-t-il encore inventer cet extravagant aïeul ?
« Il était une fois, ou peut-être sera-t-il une fois, une civilisation qui ne voulait pas vieillir.
Ni les hommes, ni les femmes ne supportaient la moindre ride. Elles étaient aussitôt combattues à grand renfort de crèmes, de lotions, de piqûres, de bistouris.
Des études approfondies avaient démontré qu'il ne fallait ni rire, ni sourire, ni chanter, ni pleurer, ni crier bien sûr. Si on parlait, il fallait le faire bouche presque fermée. »
« Ca ne devait pas être facile ça » essaye de murmurer un des petits-enfants, il ajoute en rigolant « ils devaient tous être ventriloques ! »
« Des piqûres, faut aimer avoir mal quand même, surtout si tu peux pas crier » ajoute le douillet de service.
« Pas chanter, non mais c'est du grand n'importe quoi ! » surenchérit le rossignol du groupe.
Pépé Athanase attend sagement que le calme revienne et reprend son histoire.
« Donc, tous ces gens avaient un visage si lisse qu'il ressemblait à celui des mannequins en cire. »
Un frisson parcourt l'assistance, les uns et les autres s'imaginant déambuler au milieu de statues animées.
« En plus, bien sûr, une fois sortis de l'enfance, ils avaient tous à peu près le même visage, les plus jeunes avaient parfois du mal à faire la différence entre les parents et les grands-parents. Petit à petit, comme les visages étaient les mêmes, ce peuple singulier commença aussi vivre dans le même type d'endroit, à s'habiller de la même manière. Ils finirent même pas se bâtir une ville sous un dôme pour être bien sûr que rien de viendrait perturber leur vie et risquer de déformer leurs beaux visages. »
« Oh là là, ça devait être drôlement triste comme vie ! Et tout ça pour ne pas avoir de rides ? »
« Eh oui, mais un jour, un groupe sorti de la ville et se perdit dans la forêt environnante. Bien sûr, ils ne pouvaient pas crier pour appeler à l'aide, ils n'osaient pas non plus pleurer même s'ils avaient très peur. A la queue leu leu, ils ne se rendirent pas compte qu'ils entraient de plus en plus profondément dans les bois. Ils marchèrent longtemps, se nourrissant comme ils pouvaient. Et un matin... »
Pépé Athanase boit un verre d'eau avec un sourire malicieux, Mémé Célestine le reconnaît bien là son brigand d'époux qui veut faire durer le suspense !
« Et un matin donc, les égarés entendirent des sons très étranges qu'ils n'arrivaient pas à comprendre, mais épuisés et en dépit de leurs craintes, ils se dirigèrent vers la source de ces bruits.
Ils arrivèrent dans un village aux maisons colorées, au milieu de personnes aux vêtements multicolores. C'était ces gens qui étaient la source des sons qui les avaient attirés. Un grand silence se fit lorsque le groupe fit son apparition. Mais heureusement pour les statues vivantes, ces indigènes se révélèrent très accueillants. Comme c'était étrange, tous ou presque avaient le visage plus ou moins ridés, mais aucun ne paraissait désespéré. C'était un grand mystère pour nos voyageurs. Ils furent bien obligés d'ouvrir la bouche pour se faire comprendre et curieusement la drôle de mimique des habitants, consistant à relever les côtés de la bouche se révéla contagieuse.
A leur grand dam, les nouveaux arrivants sentirent les muscles de leurs visages bouger, et en bougeant, de multiples petits sillons se creusèrent autour de leurs bouches, de leurs yeux. La sensation était fort bizarre mais en même temps si réconfortante, qu'ils se laissèrent aller. Ils venaient de découvrir le sourire. »
Pépé Athanase, avec un soupir satisfait, s'enfonce dans son fauteuil.
« Et après, il est arrivé quoi ? » s'enquière le curieux de la bande.
« Après, mon histoire est terminée voyons, à vous de décider ce que vont faire les étrangers, rester et vivre, repartir et survivre. »
Assise sagement près de Mémé Célestine, une certaine jeune fille caresse avec douceur et amour, la minuscule petite ride qui s'est formée au coin de son œil.
C'est ainsi que Pépé Athanase attaque son histoire après le repas. Aussitôt petits et grands se rassemblent autour de lui, que va-t-il encore inventer cet extravagant aïeul ?
« Il était une fois, ou peut-être sera-t-il une fois, une civilisation qui ne voulait pas vieillir.
Ni les hommes, ni les femmes ne supportaient la moindre ride. Elles étaient aussitôt combattues à grand renfort de crèmes, de lotions, de piqûres, de bistouris.
Des études approfondies avaient démontré qu'il ne fallait ni rire, ni sourire, ni chanter, ni pleurer, ni crier bien sûr. Si on parlait, il fallait le faire bouche presque fermée. »
« Ca ne devait pas être facile ça » essaye de murmurer un des petits-enfants, il ajoute en rigolant « ils devaient tous être ventriloques ! »
« Des piqûres, faut aimer avoir mal quand même, surtout si tu peux pas crier » ajoute le douillet de service.
« Pas chanter, non mais c'est du grand n'importe quoi ! » surenchérit le rossignol du groupe.
Pépé Athanase attend sagement que le calme revienne et reprend son histoire.
« Donc, tous ces gens avaient un visage si lisse qu'il ressemblait à celui des mannequins en cire. »
Un frisson parcourt l'assistance, les uns et les autres s'imaginant déambuler au milieu de statues animées.
« En plus, bien sûr, une fois sortis de l'enfance, ils avaient tous à peu près le même visage, les plus jeunes avaient parfois du mal à faire la différence entre les parents et les grands-parents. Petit à petit, comme les visages étaient les mêmes, ce peuple singulier commença aussi vivre dans le même type d'endroit, à s'habiller de la même manière. Ils finirent même pas se bâtir une ville sous un dôme pour être bien sûr que rien de viendrait perturber leur vie et risquer de déformer leurs beaux visages. »
« Oh là là, ça devait être drôlement triste comme vie ! Et tout ça pour ne pas avoir de rides ? »
« Eh oui, mais un jour, un groupe sorti de la ville et se perdit dans la forêt environnante. Bien sûr, ils ne pouvaient pas crier pour appeler à l'aide, ils n'osaient pas non plus pleurer même s'ils avaient très peur. A la queue leu leu, ils ne se rendirent pas compte qu'ils entraient de plus en plus profondément dans les bois. Ils marchèrent longtemps, se nourrissant comme ils pouvaient. Et un matin... »
Pépé Athanase boit un verre d'eau avec un sourire malicieux, Mémé Célestine le reconnaît bien là son brigand d'époux qui veut faire durer le suspense !
« Et un matin donc, les égarés entendirent des sons très étranges qu'ils n'arrivaient pas à comprendre, mais épuisés et en dépit de leurs craintes, ils se dirigèrent vers la source de ces bruits.
Ils arrivèrent dans un village aux maisons colorées, au milieu de personnes aux vêtements multicolores. C'était ces gens qui étaient la source des sons qui les avaient attirés. Un grand silence se fit lorsque le groupe fit son apparition. Mais heureusement pour les statues vivantes, ces indigènes se révélèrent très accueillants. Comme c'était étrange, tous ou presque avaient le visage plus ou moins ridés, mais aucun ne paraissait désespéré. C'était un grand mystère pour nos voyageurs. Ils furent bien obligés d'ouvrir la bouche pour se faire comprendre et curieusement la drôle de mimique des habitants, consistant à relever les côtés de la bouche se révéla contagieuse.
A leur grand dam, les nouveaux arrivants sentirent les muscles de leurs visages bouger, et en bougeant, de multiples petits sillons se creusèrent autour de leurs bouches, de leurs yeux. La sensation était fort bizarre mais en même temps si réconfortante, qu'ils se laissèrent aller. Ils venaient de découvrir le sourire. »
Pépé Athanase, avec un soupir satisfait, s'enfonce dans son fauteuil.
« Et après, il est arrivé quoi ? » s'enquière le curieux de la bande.
« Après, mon histoire est terminée voyons, à vous de décider ce que vont faire les étrangers, rester et vivre, repartir et survivre. »
Assise sagement près de Mémé Célestine, une certaine jeune fille caresse avec douceur et amour, la minuscule petite ride qui s'est formée au coin de son œil.
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A2 - Mémé Célestine, Pépé Athanase et les rides
Merci Martine pour la jolie suite de ton histoire.
Par moment j'avais envie de rire, mais les rides.....et puis j'ai ri quand même : une de plus ou une de moins.
Par moment j'avais envie de rire, mais les rides.....et puis j'ai ri quand même : une de plus ou une de moins.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A2 - Mémé Célestine, Pépé Athanase et les rides
Merci Zéphyrine. Ton charmant commentaire creuse aussi un peu plus mes pattes d'oie (c'est moche quand même cette expression !)
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A2 - Mémé Célestine, Pépé Athanase et les rides
Cette 2ème version m'a beaucoup plu. Quelle imagination ! Quelle originalité ! Bravo pour ce joli conte ... presque vrai.
Ataraxie- Humeur : Changeante
Re: A2 - Mémé Célestine, Pépé Athanase et les rides
Merci Ataraxie, on va dire qu'il risque de devenir vrai avec cette mode du "jeunisme"
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A2 - Mémé Célestine, Pépé Athanase et les rides
Bravo pour cette version originale, quelle imagination !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A2 - Mémé Célestine, Pépé Athanase et les rides
Deux textes pour une consigne...
Voilà un luxe que je ne pourrais me permettre, moi qui écrit toujours au dernier moment...
Mais j'ai apprécié Mémé Célestine et Pépé Athanase.
Merci beaucoup !
Voilà un luxe que je ne pourrais me permettre, moi qui écrit toujours au dernier moment...
Mais j'ai apprécié Mémé Célestine et Pépé Athanase.
Merci beaucoup !
Invité- Invité
Re: A2 - Mémé Célestine, Pépé Athanase et les rides
Merci Chimilouve, ceci dit j'ai écrit les deux en fin de semaine, il me faut un peu de pression pour que les mots viennent !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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