A. Les rides de mon père

Les rides sont des sourires gravés.

C’est pas comme cela que je les voyais moi ,quand petite , elles surgissaient sur le front entre les deux grands yeux de mon père ,prêtes à m’attraper parce que j’avais fait une bêtise.
La fessée arrivait après un sermon que je n’écoutais pas, et était la punition.
Je pleurais à chaudes larmes
Après, c’était fini on n’en parlait plus de la Bêtise !

C’est vrai que c’est bête de jouer au docteur avec le frère . Mais est ce que, à 5 ans ,on sait qu’il ne faut pas jouer à ces jeux là , que c’est mal, que c’est interdit quand on est petit.
Et quand on est grand , est ce que c’est permis ?

Pas entre frère et soeur a dit Sigmund. Oui, mais , je ne le connaissais pas cet homme là ,à 5 ans. Mon père non plus j’en suis sûre.

Et pourquoi est ce que la gouvernante a été cafardé cette petite histoire d’innnocents aux mains pleines au chef de la maison ? C’est pas gentil.

D’ailleurs mon frère et moi ayant appris, au passage, du paternel qu’ on ne pouvait pas se marier entre frère et sœur, avons remis cà et inventé un nouveau autre jeu .
Nous nous installions alors ,dans la petite voiture de ma mère pour un grand voyage à Rome afin de demander au Pape une autorisation spéciale pour notre mariage !
Nous nous aimions tant et ne voulions pas nous séparer une fois devenus grands.

Nous revenions sur terre en sortant de notre cachette quand la gouvernante nous cherchait et nous appelait à grands cris pour le bain quotidien !

Mais revenons à nos moutons ou plutôt aux rides.

J’aimais les rides de mon père. Elles soulignaient sa personnalité, sa fermeté ,sa force, son intelligence, son esprit de décision .
La dernière fois que je l’ai vu, il gisait couché sur son lit d’hôpital . Un prêtre près de lui récitait un dernier « Notre Père ». Il tentait de répéter avec lui chaque phrase mais les mots peinaient à sortir de sa bouche .
Ses mains cherchaient à se joindre à la prière mais elles tremblaient de faiblesse et ou d’émotion.
Il était beau comme un dieu.
Je revois son visage doux, serein avec de belles rides comme des sourires gravés ...

Merci Papa je t'aime.

Une façon bien originale d'aborder la consigne!
Tu te mets bien dans la peau d'une enfant qui raconte..
Tu passes de l'histoire amusante à l'émotion ressentie au moment du décès de ton papa.

Les rides au cœur du souvenir . Touchante fin de récit .

Du vrai, du pur Charlotte et un bon cru.
Tu passes de la naïveté de l'enfance ( encore que, hein pas si naïve la fifille qui joue au docteur !) au sérieux et à l'amour que tu portes à ton papa. Bel hommage !

Les rides de ton père, c'étaient les rides de l'amour. C'est pas du jeu !

Une fois de plus il faut rendre hommage à l'originalité de Charlotte !
Quelle belle manière de traiter cette consigne !
Et quelle émouvante façon d'évoquer ton père

Quant aux jeux innocents, ils sont l'occasion de découvrir certaines rides…

Beaucoup d'émotions dans ce texte.

Bravo et merci Charlotte.

Sacré Sigmund, de quoi je me mêle ! J'ai bien aimé cette manière dont tu nous fait passer de l'enfance et ce bel hommage pour ton père

La ride entre les deux yeux, lorsqu'on fronce les sourcils... Là, ce n'est pas un sourire qui se grave. Sauf, peut-être, lorsque l'enfant, devenu adulte, se souvient des sourcils froncés et des raisons de la gronderie... Car, dans ton texte, je ne lis pas de colère insurmontable, je lis un père qui pose des limites... Tu devais l'aimer vraiment, pour lui rendre cet hommage.