A. Paolo, maitre verrier
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silhène
Sherkane
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A. Paolo, maitre verrier
Paolo enfant aimait flâner le long des canaux en fin d’après midi après l’école. Il ne se lassait pas d’observer les reflets dans l’eau. Il en aimait les contours plus ou moins brouillés, les lumières diffuses. Il espérait aussi apercevoir cet homme étrange qu’il avait surnommé Picali. C’était un drôle de bonhomme avec son pantalon à bretelles, son polo rayé et son éternel petit chapeau. Assis en équilibre sur le bord de sa gondole, (comment faisait-il pour ne pas tomber ?), il soufflait dans une longue canne créant des nuages de bulles qui, pour le plus grand plaisir de Paolo, diffractaient la lumière du soleil en de multiples couleurs. Paolo restait alors là, assis sur le parapet, ses pieds nus titillant la surface de l’eau.
Un jour Picali lui fit signe, accosta près de lui et l’invita à bord de sa gondole. Il l’emmena jusqu’à une église inconnue. Le soleil couchant inondait la nef de lumières rouges, bleues, jaunes…Bouche bée Paolo admira cette féerie et les vitraux de cette église. Picali lui parla des artisans verriers, de la fabrication des vitraux. C’était décidé ! Il deviendrait vitrailliste !
Le soir même, Paolo annonça tout de go à sa famille : « Je veux devenir maitre verrier et créer des vitraux ». Sa mère se contenta de sourire à ce qu’elle considérait comme une lubie de gamin, son père lui, haussa les épaules.
Paolo ne désarma pas. Un jour Picali vint chez lui rencontrer ses parents :
« Votre fils a un don particulier. Il deviendrait un excellent créateur de vitraux, un des meilleurs si vous me laissez le lui apprendre »
« N’importe quoi, vous rêvez complétement ! » persifla la mère
« Non, je suis sérieux. Croyez-moi »
« Et moi qui dis que vous rêvez, je suis aussi en rêve peut être ! »
La mère se tut brusquement. Cette phrase lui était sortie comme cela mais elle se demandait bien ce qu’elle voulait dire. Une phrase complètement incompréhensible. Mais bon si cela pouvait faire partir ce …
C’est alors que le père intervint :
« Vous prendriez Paolo comme apprenti ? »
« Oui »
« Logé, nourri, blanchi ? »
« Oui »
La mère et le père se regardèrent. Les fins de mois étaient difficiles et ils avaient 6 enfants à nourrir. La vie n’était pas toujours simple pour eux. Alors un enfant de moins…
« C’est bon, nous sommes d’accord »
« C’est ainsi que Paolo Leardini devint le plus grand maitre verrier de son époque. Il était demandé dans toutes les villes d’Europe pour habiller les églises des plus beaux vitraux. Regardez derrière vous, continua le guide touristique au groupe attroupé autour de lui, tout en haut de ce vitrail. Vous voyez ? C’est Picali dans sa gondole créant des bulles de lumière. Un hommage de Paolo à son mentor. On retrouve ceci dans quasiment tous les monuments où Paolo a travaillé »
A ce moment même le soleil couchant se refléta dans les bulles de Picali devenant d’éclatantes sphères lumineuses de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel
Un jour Picali lui fit signe, accosta près de lui et l’invita à bord de sa gondole. Il l’emmena jusqu’à une église inconnue. Le soleil couchant inondait la nef de lumières rouges, bleues, jaunes…Bouche bée Paolo admira cette féerie et les vitraux de cette église. Picali lui parla des artisans verriers, de la fabrication des vitraux. C’était décidé ! Il deviendrait vitrailliste !
Le soir même, Paolo annonça tout de go à sa famille : « Je veux devenir maitre verrier et créer des vitraux ». Sa mère se contenta de sourire à ce qu’elle considérait comme une lubie de gamin, son père lui, haussa les épaules.
Paolo ne désarma pas. Un jour Picali vint chez lui rencontrer ses parents :
« Votre fils a un don particulier. Il deviendrait un excellent créateur de vitraux, un des meilleurs si vous me laissez le lui apprendre »
« N’importe quoi, vous rêvez complétement ! » persifla la mère
« Non, je suis sérieux. Croyez-moi »
« Et moi qui dis que vous rêvez, je suis aussi en rêve peut être ! »
La mère se tut brusquement. Cette phrase lui était sortie comme cela mais elle se demandait bien ce qu’elle voulait dire. Une phrase complètement incompréhensible. Mais bon si cela pouvait faire partir ce …
C’est alors que le père intervint :
« Vous prendriez Paolo comme apprenti ? »
« Oui »
« Logé, nourri, blanchi ? »
« Oui »
La mère et le père se regardèrent. Les fins de mois étaient difficiles et ils avaient 6 enfants à nourrir. La vie n’était pas toujours simple pour eux. Alors un enfant de moins…
« C’est bon, nous sommes d’accord »
« C’est ainsi que Paolo Leardini devint le plus grand maitre verrier de son époque. Il était demandé dans toutes les villes d’Europe pour habiller les églises des plus beaux vitraux. Regardez derrière vous, continua le guide touristique au groupe attroupé autour de lui, tout en haut de ce vitrail. Vous voyez ? C’est Picali dans sa gondole créant des bulles de lumière. Un hommage de Paolo à son mentor. On retrouve ceci dans quasiment tous les monuments où Paolo a travaillé »
A ce moment même le soleil couchant se refléta dans les bulles de Picali devenant d’éclatantes sphères lumineuses de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel
Dernière édition par Sherkane le Sam 27 Fév 2021 - 20:17, édité 1 fois
Sherkane
Re: A. Paolo, maitre verrier
Elle est belle ton histoire, elle me laisse en tête des impressions de couleurs, de reflets, de beauté
silhène- Humeur : positive, autant que possible
Re: A. Paolo, maitre verrier
On a même envie qu'elle soit vraie, cette belle histoire ! La dernière phrase m'enchante !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Paolo, maitre verrier
Avec cette phrase à utiliser dans le texte, il était difficile de raconter une belle histoire.
Tu y es parvenue et vraiment je t'en félicite.
J'aime beaucoup la dernière phrase...les autres aussi!
Tu y es parvenue et vraiment je t'en félicite.
J'aime beaucoup la dernière phrase...les autres aussi!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Paolo, maitre verrier
Un très beau texte Sherkane qui m'a donné envie de retourner traîner mes guêtres à Venise.
madeleinedeproust- Humeur : littéraire...
Re: A. Paolo, maitre verrier
Très beau texte Sherkane,
J'aime aussi, entre autres, la dernière phrase.
J'aime aussi, entre autres, la dernière phrase.
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- Richard Wagner -
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