A. Premier jour des amours sans fin

Premier jour des amours sans fin

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Jean Ferrat/l'été/les dunes/une guitare/bleu

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La journée d'été s'annonçait magnifique.
Il n'y aurait pas de hic.
Nous étions un dimanche  
Jour de chance.
Même le soleil souriait.
Ma bagnole je l'avais astiquée
et même viré des vieux papiers

Elle m'attendait devant chez elle, juste derrière le portillon du jardinet.
La main sur la poignée de l'étui à guitare. Là-bas, elle allait arpèger.
À Fernando Sor, elle ferait un sort.
Là-bas, c'étaient les dunes face à la mer du Nord.

Une petite heure de trajet et nous y serions.
Plutôt que de chanter des airs de mirliton
ou de pousser la chansonnette
dans l'autoradio j'introduisis la cassette

J'avais choisi Jean Ferrat pour la complicité féconde.
Encore un jour qui vient au monde
dans le premier moteur qui gronde
elle jette bas sa chemise
elle est nue comme une cerise

Elle avait les yeux bleus comme la mer ce jour-là
au creux de la dune elle tomba dans mes bras
j'ai découvert ses petits seins
juste moulés pour mes mains

Une heure de voiture pour l'aller
mais trois heures dans l'auto pour de nuit rentrer
tellement, au pas, j'ai roulé.
Dans mon cou et partout ses baisers elle distribuait.

Et puis l'orage s'en vient
le voici diluvien
la voiture arrêtée
mais toujours toutes sortes de baisers
sur les vitres la buée

Elle murmure :Je ne veux pas que ça s'arrête
dans ses yeux des paillettes
la pluie ? ai-je demandé
non, toi et moi à jamais
de l'amour nous serons alchimistes
nous étions d’éternels optimistes