b. Dans les dortoirs

On était jeune en ce temps-là. La fin des années 60. La révolution était gagnée. L’essentiel était acquis. À la cité universitaire, les filles pouvaient désormais venir dans les dortoirs des garçons. Sous les conseils d’Antoine on avait tous des chemises à fleurs qu’on laissait ouvertes. Les nanas avaient des soutifs colorés qu’on distinguait sous leurs trucs transparents. On fumait beaucoup, pas que des gauloises bleues. C’est rien que j’avais dit à ma mère, c’est juste de l’herbe. Je taisais qu’elle était pas du jardin. Marilyn était complètement défoncée. Je l’apercevais sous le lit, les yeux rouges, injectés, elle ronflait.