A Un jour...

Il a posé son sac et s’est assis sur une large dalle inclinée qui semble suspendue au-dessus du vide.
Il a étiré ses muscles fatigués, a offert son visage aux rayons du soleil.
Au loin un rapace tournoie en quête de son dîner.
Aucune trace humaine.
Seul le murmure du vent vient délicatement troubler le silence.
C’est l’endroit parfait.
C’est l’instant parfait.
Il tire une enveloppe de son sac, en extrait une feuille de papier et commence sa lecture :

« Un jour, nous nous retrouverons tous.
Un jour, nous regarderons tous la chaîne des montagnes s’étendre à l’infini sous un ciel d’un bleu si pur qu’il en oblige les yeux à se fermer.
Un jour, nous laisserons tous la porte ouverte derrière nous parce qu’une porte ça enferme, ça isole et ça freine toutes les aspirations.
Un jour, nous ne ferons qu’un.
Un tout qui prendra autant plaisir à suivre le sentier qui traverse les pâturages verdoyants qu’à gravir les sommets escarpés.
Un tout qui se délectera autant de la fraîcheur de l’eau puisée au puits que de la chaleur du feu crépitant dans la cheminée un soir d’hiver.
Un tout que le spectacle des marées de l’océan apaisera autant que la vue des cimes enneigées vierges de toute trace humaine.
Un tout qui acceptera sans souci les différences de chacun parce qu’enfin il aura compris qu’elles sont source d’une richesse inépuisable qui ne se compte pas en monnaie sonnante et trébuchante.
Un tout qui laissera chacun avancer à son rythme, sans montrer du doigt celui qui traîne à l’arrière, trop occupé qu’il est à humer le parfum des fleurs ou à suivre d’un œil rêveur le vol léger d’un papillon multicolore.
Sous un même toit nous nous retrouverons tous…
Et nous n’aurons pas à chercher bien loin pour trouver ce toit. Il nous suffira de lever la tête pour découvrir un toit aux couleurs changeantes, tantôt d’un bleu si pâle qu’il en paraît presque blanc, tantôt d’un noir tempêtueux, tantôt d’un bleu flamboyant troué par quelques traînées nuageuses…
Il nous suffira de lever les yeux vers le ciel pour enfin réaliser que nous vivons tous sous le même toit.
Et peut-être alors l’humanité connaîtra-t-elle enfin la paix et la sérénité….
Sous le même toit un jour les humains seront réunis, en toute conscience. »

Avec un sourire rêveur, il replie la feuille.
La lumière commence à décliner. Il lui faut rentrer s’il ne veut pas se faire surprendre par la nuit.
Il se lève, remet le sac sur ses épaules, jette un dernier coup d’oeil au panorama et saute au bas de la dalle inclinée au-dessus du vide.
Au dernier moment il revient sur ses pas, repose son sac au sol, en tire l’enveloppe et la laisse tomber dans le vide…
Certains lancent des bouteilles à la mer, lui a aujourd’hui décidé de lancer une enveloppe à la montagne.
Qui sait ? Peut-être qu’à force d’être lue cette petite feuille apportera un peu de sagesse à l’humanité.

Cette petite feuille, j'aurais voulu la trouver. A force de lire le message, on a envie de devenir meilleur!

Bonne idée de comparer le jeter d'enveloppe à la montagne avec la bouteille jetée à la mer.

Je pense que ton texte et le mien ont repris la même idée sauf qu'écrit par toi, c'est du grand art !

Amanda a écrit:Je pense que ton texte et le mien ont repris la même idée sauf qu'écrit par toi, c'est du grand art !

Merci Amanda, ton compliment m'a fait rougir derrière mon écran!

Je me demande qui sera le prochain a le lire ce message. Y aura-t-il une suite?

J'adhère complètement à ton texte, tu n'imagines même pas comment !

Un jeter d'enveloppe plein d'espérance. Mais lire la lettre ne suffira pas, puisse chacun écrire son propre petit mot d'humanité. C'était bon de se réfugier sous ton toit, et après la lecture de ton texte j'ai regardé le ciel.

Un joli rêve qui s'envole et germera peut-être

Un magnifique rêve que je fais mien également !

Bravo Madeleine, j'aime beaucoup !

Je voudrais bien également tombé sur ce beau message.

Merci à tous!